lundi, mai 20
Un lot de vaccins contre le Covid-19 de Novavax,  le 24 février 2022, à Hagenbrunn, en Autriche.

Pas question de baisser les bras. Les vaccins à ARN messager (ARNm) contre le Covid-19 commercialisés par Pfizer-BioNTech et Moderna ont beau avoir raflé la très grande majorité du marché mondial, Sanofi n’a pas encore entièrement dit son dernier mot face au virus.

Le laboratoire pharmaceutique a annoncé, vendredi 10 mai, la conclusion d’un partenariat avec la biotech américaine Novavax dans le but de développer un vaccin deux en un, « non ARNm », combinant le vaccin adjuvanté à protéine recombinante contre le Covid-19 commercialisé par Novavax avec les vaccins antigrippe de Sanofi, un domaine où le français est aujourd’hui le premier fabricant mondial. « Les niveaux d’hospitalisations pour cause de grippe et de Covid-19 sont désormais étroitement liés », justifie Jean-François Toussaint, le responsable monde R&D Vaccins de Sanofi.

Selon les termes de l’accord, Novavax pourrait recevoir jusqu’à 1,2 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros), une aubaine pour l’américain, en difficulté depuis plusieurs mois. Un versement initial de 500 millions de dollars par Sanofi, qui par ailleurs prendra une participation minoritaire au capital de la biotech à hauteur de 4,9 %, sera effectué dans les dix jours. Comme il est d’usage dans le secteur, le montant restant est conditionné à la réalisation de diverses étapes, dont notamment 350 millions de dollars liés à l’atteinte de paliers concernant le futur vaccin combiné grippe et Covid.

Stratégique

En parallèle, l’accord prévoit aussi que Sanofi commercialisera, à partir de 2025, le vaccin contre le Covid de la biotech dans le monde (exception faite de plusieurs pays en Asie, où Novavax avait conclu des partenariats). En contrepartie, Novavax recevra des redevances en fonction des ventes. Cette alliance de deux anciens rivaux du Covid signe la fin officielle du VidPrevtyn Beta, le vaccin anti-Covid, également à protéine recombinante, de Sanofi. « Les dernières doses ont expiré à la fin du mois de janvier, et nous avons retiré la demande d’autorisation de mise sur le marché de l’Organisation mondiale de la santé », commente le laboratoire tricolore, précisant que cette décision « n’est pas liée à des problèmes d’efficacité, de sécurité ou de qualité, mais simplement au fait qu’il existe une offre suffisante d’autres vaccins Covid-19 dans le monde, y compris le vaccin [contre le] Covid-19 de Novavax ».

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Le choix d’arrêter la commercialisation de son vaccin « made in France » pour mutualiser les efforts sur celui de l’américain est stratégique. Le produit de Novavax est déjà autorisé par les agences de santé européenne et américaine, alors que celui de Sanofi ne l’était pas aux Etats-Unis. Or, ce dernier est actuellement le plus gros marché mondial pour les vaccins anti-Covid, même si les ventes y sont largement dominées par les solutions de Pfizer-BioNTech et Moderna.

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