Un jour de juin 2024, Judy Plouffe, 78 ans, a reçu un courrier comminatoire. Le fonds Alpha Capital, nouvel acquéreur de la résidence d’East Lyme (Connecticut) où cette dame loue un appartement depuis vingt et un ans, lui adressait, en guise de salutations, une notification d’augmentation de son loyer de 800 dollars (près de 687 euros) par mois.
Un bond de 72 % par rapport à son loyer initial de 1 100 dollars, impossible à absorber avec sa retraite d’assistante administrative. En discutant avec ses voisins, dont une bonne part de personnes âgées, Judy Plouffe découvre que les habitants des 60 appartements sont logés à la même enseigne.
L’histoire n’a rien d’inhabituel aux Etats-Unis où les baux sont souvent de courte durée (un à deux ans) et où les loyers peuvent être revus drastiquement à la hausse. Le groupe Alpha Capital est cependant mal tombé. Les résidents se sont réunis, ont protesté et obtenu que la ville crée une commission de loyers équitables, une spécificité du Connecticut. Quelques mois plus tard, Judy Plouffe a vu la hausse de son loyer ramenée à 150 dollars. « Je veux dire aux gens que c’est très stressant, on se met en colère, on devient triste, on fatigue et on ne sait plus si on peut continuer. Parlez-en à vos voisins, si vous vous serrez les coudes, c’est tellement plus facile. » Les locataires d’East Lyme ont depuis formé un syndicat.
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