À Juba, au Soudan du Sud, ce lundi 6 octobre, s’est tenue la 7ᵉ audience dans le procès du vice-président suspendu Riek Machar et de sept autres officiels de son parti. Ils sont accusés par le ministère public d’avoir orchestré des attaques meurtrières contre l’armée à Nasir, dans le Haut-Nil, au nord-est du pays, début mars. Un général de l’armée avait été tué ainsi que plus de 250 soldats. L’accusation dévoile ses cartes et a révélé l’aide technique reçue en Afrique du Sud pour conduire des analyses d’appareils électroniques.
Avec notre correspondante à Juba, Florence Miettaux
Au Soudan du Sud, la nature des documents soumis aux juges comme pièces à conviction par l’accusation, ce 6 octobre, a mis en lumière les moyens déployés pour prouver la culpabilité du vice-président suspendu, Riek Machar, et de ses sept coaccusés. Arrêtés depuis fin mars, ces derniers n’ont été formellement inculpés que le 11 septembre dernier, et rien n’avait été communiqué sur l’enquête en cours.
Fait jusqu’ici inconnu du public, les autorités sud-soudanaises ont fait appel à l’Afrique du Sud pour procéder à l’analyse de six téléphones et d’un ordinateur portable saisis auprès des accusés. Le rapport de l’expert sud-africain dont Juba a loué les services n’a toutefois pas été immédiatement accepté par le juge James Alala Deng comme pièce à conviction. La Cour décidera du sort de ce document une fois qu’elle aura pu auditionner l’expert sud-africain en personne.
La défense avait objecté que ces appareils électroniques ont été saisis « sans mandat de perquisition », et qu’en outre leur envoi en Afrique du Sud ne s’est pas déroulé en suivant « les canaux diplomatiques officiels ». La surveillance à l’intérieur du tribunal a par ailleurs été renforcée, après la publication d’un enregistrement clandestin de Riek Machar lors de l’audience du 3 octobre.
À lire aussiSoudan du Sud: reprise du procès de Riek Machar qui s’exprime pour la première fois, depuis fin mars











