De terribles inondations ont frappé l’Espagne cette semaine, faisant au moins 205 morts, dont 202 dans la seule région de Valence.
Une équipe de TF1 est parvenue à se rendre à Chiva, petit village de l’arrière-pays valencian, littéralement coupé du monde depuis trois jours.
Sur place, les habitants montrent l’ampleur des dégâts, et attendent toujours l’aide de l’État.
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L’Espagne frappée de plein fouet par des inondations meurtrières
Depuis le mardi 29 octobre, aucun chemin ne mène à Chiva. Depuis ce funeste jour où il est tombé 491 litres d’eau par mètre carré en seulement huit heures, soit l’équivalent d’une année de pluies pour cette petite commune située à 30 km de Valence, impossible de s’y rendre par la route. Et même à pied, il faut le concours de garde-forestiers pour arpenter les derniers mètres. « Chiva, c’est de la folie, glisse l’un d’eux au micro de TF1, dans le reportage sur place du JT de 13H, à retrouver dans la vidéo en tête de cet article. La route pour entrer dans le village, c’est de la folie. Ça ne va pas du tout. »
À l’entrée de la ville, une file d’attente n’en finit plus de s’étendre, pour une distribution d’eau potable. La plupart des 17.000 habitants en sont privés depuis trois jours. Dans de nombreux quartiers, plus d’électricité, ni de réseau téléphonique, non plus… Sur les hauteurs de Chiva, les dégâts sont spectaculaires : plusieurs centaines de maisons ont été détruites par la crue.
Près du fleuve, un magasin a, lui aussi, été totalement dévasté. « En seulement cinq minutes, toute l’eau est entrée, témoigne le gérant. Tout est parti. Tout est parti… Trente ans de travail, tous les jours. Quinze ou seize heures par jour. Et maintenant… » Il ne terminera pas sa phrase, fondant en larmes dans les bras de sa compagne, elle-même ostensiblement meurtrie. « Il n’y a que les gens de la ville qui aident, insiste une autre habitante, chez qui la colère dépasse maintenant la tristesse. On se soutient mutuellement mais sinon, il n’y pas d’aide ! De l’État, on ne reçoit rien ! »
Malgré les routes coupées, les secours ont fini par arriver. Très tard, peut-être trop tard, selon Amparo Fort Sanchez, la maire de Chiva, qui profite de notre micro qui se tend pour lancer un appel à une aide d’urgence, adressé non seulement à Madrid, mais aussi à l’Union européenne : « On a toujours besoin d’eau, d’essence, d’engins de chantier, énumère l’édile. On a beaucoup de bénévoles, mais on manque de moyens. » Une dizaine de corps sans vie ont été retrouvés dans le village mais, comme ailleurs en Espagne, le bilan ne cesse de grimper. Amparo Fort Sanchez craint qu’il y en ait plusieurs centaines au total.