En Syrie, d’anciens rebelles, dont des djihadistes étrangers, promus officiers dans l’armée selon un décret analysé par des experts de l’OSDH
Un décret, publié tard dimanche soir sur le compte Telegram du nouveau dirigeant du pays, Ahmed Al-Charaa liste 49 noms d’anciens rebelles promus à des grades d’officiers au sein de la future armée syrienne. Parmi eux figurent des rebelles syriens et d’anciens officiers de l’armée ayant déserté à la première heure et rallié la rébellion islamiste. Ces promotions interviennent « dans le cadre du développement et de la modernisation de l’armée (…), afin de garantir la sécurité et la stabilité », explique le décret.
Le nouveau pouvoir, issu d’une coalition dirigée par des islamistes radicaux, avait dévoilé la semaine dernière un accord avec « tous les groupes armés » pour leur dissolution et leur « intégration sous la tutelle du ministère de la défense », rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Selon des experts de l’OSDH cette liste comprend également des djihadistes étrangers.
« La majorité de ces promotions concernent des personnalités du cercle rapproché d’Ahmed Al-Charaa », a rapporté à l’Agence France-Presse (AFP) Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Il s’agit des premières promotions militaires depuis la prise du pouvoir par la coalition menée par Hayat Tahrir Al-Cham (HTC) qui a renversé le pouvoir de Bachar Al-Assad le 8 décembre.
Deux hommes obtiennent un grade de général, notamment Mourhaf Abou Qasra, le chef militaire de HTC pressenti pour devenir ministre de la défense au sein du gouvernement de transition. Cinq autres obtiennent un grade de général de brigade et une quarantaine un grade de colonel.
L’OSDH, disposant d’un vaste réseau de sources en Syrie, a identifié au moins « six djihadistes étrangers » dans la liste, notamment un Albanais, un Jordanien, un Tadjik, un Ouïghour du Turkestan, mais aussi un Turc issu de HTC.