Cuba se prépare à l’arrivée de l’ouragan Rafael, relevé en catégorie 3 sur l’échelle de Saffir-Simpson (qui en compte cinq), mercredi 6 novembre dans la soirée. « Il devrait provoquer des submersions potentiellement mortelles, des vents destructeurs (…) et des crues soudaines dans certaines parties de l’ouest de Cuba », a prévenu le Centre américain des ouragans (NHC). Rafael survient alors que le pays se remet à peine d’une panne géante d’électricité et du passage d’un autre ouragan, Oscar, qui avait fait huit morts à la mi-octobre.
Face à la menace, les autorités cubaines ont multiplié les appels à la vigilance et les mesures de prévention « pour protéger la population et sauvegarder les ressources matérielles ». Neuf provinces (sur les quinze que compte le pays), situées dans l’ouest et le centre de l’île, dont celle de La Havane, ont été placées en « alerte cyclonique ».
La présidence cubaine a déclaré mardi après-midi que le « conseil national de défense », constitué de militaires, avait été « activé ». « Dans les situations d’exception et de catastrophe, le conseil de défense nationale dirige le pays et assume les pouvoirs correspondant aux organes de l’Etat, à l’exception du pouvoir constituant », a-t-elle ajouté.
Au moins 70 000 Cubains évacués
La défense civile a appelé mardi à une accélération des efforts de prévention, y compris l’évacuation des populations vulnérables, l’ouragan pouvant avoir des conséquences dans l’ensemble de l’île. Selon les médias locaux, au moins 70 000 Cubains ont été évacués, dont plus de 66 000 à Guantanamo (Est), la province la plus touchée par l’ouragan Oscar, et où la pluie a continué à tomber cette semaine, saturant les sols.
De graves inondations ont surpris les habitants de deux localités de Guantanamo, San Antonio del Sur et Imias, où huit personnes ont péri. Oscar est survenu alors que l’île souffrait d’un black-out général. Pendant quatre jours, les 10 millions d’habitants de l’île ont été privés de courant en raison d’une panne géante qui s’est déclarée le 18 octobre à la suite de pénuries de combustibles et d’une avarie sur la principale centrale du pays.
A La Havane, où vivent deux millions d’habitants, des brigades d’ouvriers ont procédé mardi au drainage des égouts, à la collecte des déchets, à l’élagage des arbres
Jeudi, le ministre de l’énergie et des mines, Vicente de la O Levy, a reconnu que la situation du système électrique restait « tendue » sur l’île. Depuis la panne géante, le pays subit de nombreux délestages en raison des déficits chroniques de production d’électricité.
En septembre 2022, l’île avait déjà connu une panne électrique généralisée après le passage de l’ouragan Ian, qui avait frappé l’ouest de l’île. Cuba est confrontée à sa plus grave crise économique en trente ans. Aux coupures d’électricité s’ajoutent des pénuries de nourriture, de médicaments, de carburants et une inflation galopante.