- La décision inattendue d’Emmanuel Macron de reconduire Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre, quatre jours après sa décision, est aussi largement commentée hors de nos frontières.
- Si certains médias européens estiment que la fin du macronisme approche, d’autres s’inquiètent des conséquences d’une « spirale descendante dangereuse ».
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Après sa démission, Sébastien Lecornu finalement reconduit à Matignon par Emmanuel Macron
La Libre Belgique
fait le constat d’« un retour à la case départ »
. Le Corriere della Serra
italien déplore « un système politique en ruine ».
La nomination de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre, quatre jours après sa démission surprise, a laissé sans voix au-delà de nos frontières. Si aucun dirigeant européen n’avait publiquement réagi samedi à cet énième épisode de la crise politique, la presse européenne a largement commenté ce jour sans fin à la française dans ses pages.
Emmanuel Macron en prend pour son grade. « Macron insiste »
, titre sur sa Une El Pais
qui parle d’un « leader complètement isolé, détesté par une frange de son propre parti, coincé dans une spirale délirante de déclin »
. « Le brillant technocrate, le réformiste sans parti, le philosophe et le banquier devenu président est dépassé. Il résiste, il s’accroche au pouvoir. Rien de plus »
, ajoute le quotidien espagnol de gauche pour qui domine « un sentiment de ‘fin de siècle' »
.
Lecornu acte 2 : quelles chances de succès ?Source : JT 13h WE
« Après une semaine de chaos (…) il est devenu de plus en plus clair que l’expérience de près d’une décennie de la France avec la politique centriste rebelle de Macron touche à sa fin »
, écrit le quotidien britannique Financial Times
, estimant que ce nouveau rebondissement signe la fin du macronisme à un moment où la popularité du chef de l’État est au plus bas. Le choix « sans précédent »
d’Emmanuel Macron intervient alors que la crise politique empire en France, déplore le quotidien britannique The Guardian
, soulignant la « pression »
exercée sur le Premier ministre « pour former un gouvernement rapidement »
. Dans un délai record même, puisque le projet de budget 2026 doit être présenté lundi en Conseil des ministres avant sa transmission aux parlementaires. Le parlement dispose lui des 70 jours requis par la Constitution pour son examen avant le 31 décembre.
Le pays semble ingouvernable, la dette publique augmente sans frein, et l’économie souffre
Le pays semble ingouvernable, la dette publique augmente sans frein, et l’économie souffre
Spiegel
La crainte est d’autant plus grande dans la presse européenne que l’instabilité politique persistante empêche à ce stade la France d’adopter un budget d’ici la fin de l’année, ce qui aurait des répercussions internationales notamment sur l’aide apportée à l’Ukraine. Si l’hebdomadaire allemand Spiegel
ironise sur la « mauvaise comédie »
d’Emmanuel Macron, où sur le modèle du théâtre de boulevard « l’amant secret, qui avait été escorté vers la sortie, revient par la fenêtre de la chambre »
, il s’inquiète surtout d’une « spirale descendante dangereuse »
. « Depuis des semaines, le drame politique français inquiète les partenaires de l’Union européenne ainsi que les créanciers du pays
, souligne le journal. Le pays semble ingouvernable, la dette publique augmente sans frein, et l’économie souffre »
.
Deuxième économie de la zone euro, la France affiche une dette de 3.400 milliards d’euros, soit 115,6% du PIB, et une croissance plombée par la frilosité des investissements. Dès mardi, la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde soulignait que toutes les instances européennes regardaient « attentivement l’évolution actuelle »
de la situation politique française, espérant « vivement que des chemins seront trouvés pour respecter les engagements internationaux »
budgétaires.








