- Plusieurs routes et autoroutes restent bloquées dimanche dans le Sud-Ouest par des agriculteurs mécontents de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).
- À Auch, la tension est montée entre les manifestants et la police, au point qu’un gardien de la paix a sorti son arme.
- La Coordination rurale a dénoncé un geste honteux et a saisi l’IGPN, la police des polices.
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Dermatose nodulaire, Mercosur : les agriculteurs mobilisés
Cela fait désormais plusieurs semaines que les agriculteurs manifestent, notamment dans le sud du pays, pour dénoncer la gestion gouvernementale de l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Si de nombreux points chauds ont été levés pour Noël, des barrages restent en place dans certains départements du sud-ouest. Plusieurs autres initiatives de contestation ont également eu lieu.
Lors de l’une d’entre elles, à Auch (Gers), samedi 27 décembre, un accrochage a eu lieu. Un tracteur a d’abord aspergé la façade du journal La Dépêche du Midi
. Le conducteur a ensuite avancé vers les policiers, qui ont réalisé des « sommations avec sortie d’arme »
, a indiqué la préfecture dans un communiqué. L’agriculteur a finalement arrêté le moteur de son véhicule, avant d’être interpellé. « Le calme est revenu très rapidement sur place et les manifestants présents ont rapidement engagé le nettoyage de leurs méfaits »
, ont précisé les autorités.
Mais dans les rangs de la Coordination rurale, la pilule ne passe pas. « C’est honteux d’en arriver là, de braquer des agriculteurs »
, fustige Vincent Arbusti, porte-parole de la Coordination rurale du Gers, CR32. Sur Facebook, le syndicat insiste. « C’est quoi ça ? Pointer une arme sur un de nos paysans qui vous nourrit ? Honteux ! On ne crèvera pas en silence »
, peut-on lire. L’IGPN, la police des polices, a été saisie.
« Respect du cadre légal »
De son côté, le gouvernement défend l’action des forces de l’ordre. « De nombreuses manifestations spontanées ont pu se dérouler sans être entravées, permettant une expression revendicative large »
mais « Auch est le théâtre depuis plusieurs jours de dégradations significatives »
, argue Laurent Nuñez. Les policiers « sont intervenus dans le respect du cadre légal. Le conducteur du tracteur n’ayant pas obtempéré aux injonctions, faisant mouvement vers eux, les mettant directement en danger. Aucune expression violente ne peut être tolérée »
, martèle le ministre de l’Intérieur.
Rappelons que si les nouveaux barrages sur les axes structurants n’ont pas été tolérés à l’approche des vacances scolaires, aucun autre barrage n’a été levé par les forces de l’ordre et de nombreuses manifestations spontanées ont pu se dérouler sans être entravées, permettant une… https://t.co/4jYT78a2jr — Laurent Nuñez (@NunezLaurent) December 28, 2025
« Quand des gens, des agriculteurs, des conducteurs de tracteurs sont menacés par une arme, je comprends tout à fait l’émotion. (…) En l’espèce, ça a duré trois secondes. Dès qu’il a coupé le moteur, les armes ont été rangées. Il n’y a eu aucune violence »
, abonde le préfet du Gers Alain Castanier.
À noter que l’homme interpellé a été placé quelques heures en garde à vue, dans la nuit de samedi à dimanche, avant d’être libéré.
Depuis le début de l’épidémie de DNC en Savoie cet été, l’État tente de contenir la propagation du virus de trois manières : abattage systématique d’un troupeau dès la détection d’un cas, vaccination et restriction des mouvements. Cette gestion est fortement contestée par une partie des agriculteurs, notamment dans le Gers.










