Un homme d’une cinquantaine d’années, « connu des autorités judiciaires », a été tué par balles, vendredi 10 janvier, à Oletta (Haute-Corse), a indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) le procureur de Bastia.
Une enquête pour « homicide volontaire en bande organisée, association de malfaiteurs, vol avec arme en bande organisée et destruction par moyen dangereux en bande organisée » a été ouverte par le parquet de Bastia et confiée en co-saisine à la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN) de Haute-Corse et la section de recherche de la gendarmerie de Corse, a précisé à l’AFP le procureur de la République de Bastia, Jean-Philippe Navarre.
Les faits ont eu lieu entre 17 h 30 et 18 h à Oletta, et la victime se nomme Camille Orsoni, un pompier ayant déjà fait l’objet d’une tentative d’assassinat en 2014, ont indiqué à l’AFP plusieurs sources proches de l’enquête.
Selon une autre source proche du dossier, cet assassinat est en lien avec un triple assassinat en 2012 dans la Scala di Santa Regina, sur la commune de Castirla, près de Corte (Haute-Corse). Jean-Pierre Colombani, Jean Gandolfi et Sébastien Mattei, âgés de 24 à 34 ans, avaient été abattus dans leur voiture, sur fond de vengeance entre les familles Mattei et Costa. Camille Orsoni est considéré comme proche du clan Costa, a précisé l’une de ces sources.
L’homme circulait au volant de son véhicule lorsqu’il a été pris pour cible sur la route départementale qui relie la commune d’Oletta à Saint-Florent, a précisé cette même source. Cet homicide est le premier à survenir en Corse en 2025.
Un taux d’homicides pour 100 000 habitants élevé en Corse
Fin novembre, dix-sept homicides dont cinq règlements de compte avaient été dénombrés en Corse ainsi que seize tentatives d’homicides durant l’année 2024, selon des chiffres de la préfecture communiqués à l’AFP.
Au total, entre 2016 et 2022, un taux de 3,2 homicides pour 100 000 habitants a été dénombré en Corse-du-Sud et de 3,7 pour 100 000 habitants sur la même période en Haute-Corse, bien supérieur par exemple aux Bouches-du-Rhône, département fortement affecté par les règlements de compte, où ce taux s’établissait à 2,9 homicides pour 100 000 habitants sur cette même période, selon des chiffres communiqués à l’AFP par la préfecture et le ministère de l’intérieur. En 2023, ce taux était de 1,5 homicide pour 100 000 habitants dans toute la France, selon les autorités.