L’immeuble sépare la rue du reste de la cité Le Tiec, à Egly (Essonne). Trois étages, trois halls. Toutes les fenêtres de cette petite barre ont été murées. A part quelques-unes, dans la partie droite. Sur le perron, devant la porte d’entrée, un jeune homme fait le pied de grue. Un guetteur. « Le bailleur a désaffecté le bâtiment, mais il a laissé une partie ouverte pour servir de base de vie aux ouvriers qui rénovent le quartier. Résultat, c’est un point de deal… », soupire le maire (sans étiquette) d’Egly, Edouard Matt.
De fait, le groupe Valophis a décidé de démolir cet immeuble qui « ferme » une cité enclavée de 500 logements sociaux, constituée de petits immeubles posés les uns à côté des autres autour d’espaces verts et d’une sorte de place. « Tous les locataires ont été relogés. Le dernier est parti fin novembre, précise Farid Bouali, directeur général de l’opérateur social spécialisé dans les métiers du bâtiment. Les ouvriers s’installeront ailleurs dans les quinze premiers jours de 2025. » Et tout sera alors muré, avant d’être détruit.
« Je n’ai pas de pouvoir de police, précise Farid Bouali. Le maire en a. Il ne doit pas se défausser. » Ce n’est pas l’état d’esprit d’Edouard Matt. Maire depuis 2020, mais conseiller municipal depuis 1995, l’élu prend le problème de la drogue très au sérieux. « J’habite à 50 mètres de ce quartier depuis 1985, raconte-t-il. J’ai vu son évolution et la drogue arriver avec les nouvelles populations qui ont remplacé les agents de la SNCF qui habitaient là jusqu’aux années 2000. » Un quart des quelque 6 800 habitants de la commune y logent.
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