La politique de la chaise vide, ou plutôt du fauteuil vide. Séquence emblématique de l’émission Complément d’enquête, l’interview d’une personnalité réalisée par Tristan Waleckx referme chacune des émissions. Le plus souvent c’est un protagoniste de l’enquête diffusée qui se retrouve dans le fauteuil rouge. Ce ne sera pas le cas ce jeudi 27 novembre pour l’émission consacrée à CNews.
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Aucun responsable ou journaliste de la chaîne n’a accepté de venir commenter l’enquête et répondre aux questions, y compris avec l’assurance qu’il n’y ait pas de coupe au montage. CNews adopte ainsi la stratégie du PSG lors d’une enquête sur Nasser al-Khelaïfi ou des proches de Cyril Hanouna lors de l’émission qui lui était consacrée. Ce n’était pas celle de Jean-Michel Blanquer qui est récemment venu répondre aux questions sur le wokisme, de l’actrice Frédérique Bel après un épisode sur la voyance, ou de l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy Henri Guaino qui avait réagi à Opération « Sauver Sarko » : Les coulisses d’un fiasco.
Et ce n’est pas faute, pour France 2, d’avoir demandé. Comme l’expliquait un article du Parisien publié mardi, l’émission a demandé à plusieurs figures de la chaîne du groupe Bolloré de se prêter au jeu de l’interview. « Sonia Mabrouk, Christine Kelly, Gauthier Le Bret et leur patron, Serge Nedjar, ont tous décliné la proposition », écrivait le journal. Star de l’antenne, Pascal Praud confirme que la direction lui « a fait savoir qu’elle n’y était pas très favorable ».
Le journal a même révélé qu’une journaliste avait dit oui avant de renoncer quelques heures avant l’heure prévue pour l’entretien. « Ce matin, la direction de la chaîne m’a indiqué préférer qu’aucun collaborateur de CNews ne participe à cette émission », a ainsi expliqué Élisabeth Lévy au Parisien.
La guerre CNews-France Télé à son maximum
Chroniqueuse régulière de L’Heure des pros, la directrice de la rédaction du magazine Causeur n’est pas adepte de cette stratégie de la chaise vide, arguant« je me réjouissais de répondre aux attaques calomnieuses contre CNews et de défendre l’honneur de tous ceux qui y travaillent ». Mais elle dit s’y être résolue après avoir entendu les arguments de la chaîne. La direction l’a, notamment, fait changer d’avis après que France Télévisions a assigné CNews en justice pour dénigrement. Pour la chaîne, cette plainte a été vue comme un affront supplémentaire, incompatible avec la possibilité de venir s’expliquer sereinement.
À quelques heures de la diffusion, la chaîne n’a pas confirmé au HuffPost le nom de la personnalité qui viendra finalement commenter l’enquête. Télérama indiquait mercredi soir qu’il s’agira de l’ancien journaliste désormais député RN Philippe Ballard.
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