Pour l’éducation nationale, l’année 2024 est un paradoxe budgétaire. En avoisinant les 63 milliards d’euros, les fonds alloués au plus gros ministère de l’Etat n’auront jamais été aussi élevés. Pourtant, tous les acteurs témoignent d’une année scandée par des restrictions budgétaires, dont les effets ont parfois entravé la capacité des personnels à accomplir leur mission de service public.
« L’éducation nationale a semblé être à l’euro près », résume Sophie Vénétitay, du SNES-FSU. Cette situation tient à un contexte budgétaire tendu pour les finances de l’Etat, dont le déficit a dérapé à plus de 6 % du PIB. Outre les injonctions à maîtriser la dépense publique, dont l’éducation nationale constitue le premier poste, cette conjoncture budgétaire a conduit le ministère de l’économie à décider, au mois de février 2024, un plan d’économies de 10 milliards d’euros, dont 683 millions pour le budget de la Rue de Grenelle.
Interrogé, le ministère ne fournit pas de bilan de ces économies mais affirme qu’elles « ont principalement été absorbées par l’annulation de la réserve de précaution » constituée pour faire face aux aléas en cours d’année. Elles n’ont toutefois pas été indolores. « Dans un premier temps, nous avons pensé que cette enveloppe, qui représentait un peu plus de 1 % du budget, pourrait être économisée sur l’année sans trop de problèmes, confie, sous le couvert de l’anonymat, un haut responsable au sein du ministère. Ça s’est avéré beaucoup plus compliqué. »
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