Le mariage de convenance entre l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis au Yémen a pris fin brutalement. Alliées au sein de la coalition arabe, constituée dès 2015 en soutien au gouvernement yéménite chassé de Sanaa par les rebelles houthistes soutenus par l’Iran, les deux monarchies golfiennes avaient réussi à maintenir une unité de façade malgré leurs intérêts divergents et leurs désaccords croissants. La rivalité géopolitique entre les deux puissances, récemment exacerbée au Soudan et en Somalie, a tourné à la confrontation sur le terrain yéménite et risque d’amplifier la bataille d’influence à laquelle elles se livrent au Moyen-Orient et dans la Corne de l’Afrique.
Dans une opération inédite, Riyad a procédé, mardi 30 décembre à l’aube, à des frappes dans la ville portuaire de Moukalla, dans le sud du Yémen, contre une cargaison d’armes envoyée par Abou Dhabi aux forces séparatistes du Conseil de transition du Sud (CTS), qui lui sont alliées. Ces frappes ont été assorties d’une mise en cause directe, tout aussi inhabituelle pour le royaume saoudien, du « frère » émirati, accusé d’« agir de façon extrêmement dangereuse » par son soutien à la conquête par le CTS, début décembre, des provinces de l’Hadramaout et de Mahra, frontalières de l’Arabie saoudite et d’Oman.
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