Rafah abritait 150 000 à 200 000 Palestiniens avant le 7 octobre 2023. Située dans le sud de la bande de Gaza, à la frontière avec l’Egypte, la ville doit être transformée en zone tampon par l’armée, selon les médias israéliens. Ce nouveau no man’s land devrait s’étendre jusqu’au corridor de Morag, un axe traversant l’enclave de part en part, dont les forces de l’Etat hébreu se sont emparées au cours des derniers jours, créant, sous leur contrôle, un troisième axe de division de Gaza. Sa superficie atteindrait 75 kilomètres carrés, sur les 360 kilomètres carrés que compte l’enclave – soit un cinquième de son territoire – et couperait la bande de terre de la frontière égyptienne.
Au centre, l’armée s’est à nouveau rendue maîtresse de l’autre vaste corridor de l’enclave, celui de Netzarim, qui isole la ville de Gaza du reste du territoire. Au nord, elle a encore élargi le no man’s land. Et elle a en outre étendu la zone tampon du pourtour de la bande. Large de 300 mètres avant l’attaque du Hamas, le 7 octobre 2023, elle mesure à présent entre 800 et 1 500 mètres.
Un rapport de l’ONG israélienne Breaking the Silence appelé « Le Périmètre » explique que ce dernier espace a été affranchi de « toute culture, structure ou personne » pour offrir une vision dégagée aux soldats israéliens. Ceux-ci ont reçu l’ordre « d’anéantir délibérément, méthodiquement et systématiquement tout ce qui se trouvait dans le périmètre désigné, y compris des quartiers résidentiels entiers, des bâtiments publics, des établissements d’enseignement, des mosquées et des cimetières, à quelques exceptions près », précise le rapport. Certains craignent que ce soit le sort réservé à Rafah.
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