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« Nous, parents d’élèves, et nos enfants serons devant les grilles de l’hôtel de Matignon samedi 25 mai au matin. Nous sommes décidés à vous rencontrer. Nos enfants veulent parler au “premier ministre de leur école”. » Dans la lettre qu’ils ont adressée à Gabriel Attal, les élèves et parents d’élèves du collège du Haut-Mesnil, à Montrouge (Hauts-de-Seine), affichent leur détermination. Depuis février, ils se mobilisent contre la baisse de leur dotation horaire globale – le nombre d’heures attribuées pour assurer les enseignements – et les réformes en cours. « Pour six élèves en moins sur près de quatre cents à la rentrée 2024, nous allons perdre quarante-deux heures de cours, alors que, dans le même temps, la mise en place de groupes de niveau en français et en mathématiques en 6e et en 5e nécessiterait dix-sept heures de dotation supplémentaires », assure Paul (le prénom a été changé), représentant des parents d’élèves et enseignant dans un autre établissement.
Après avoir demandé une audience au rectorat de Versailles, après avoir manifesté dans les rues de leur ville, après avoir sollicité les élus, après avoir occupé le collège pendant une soirée festive, et malgré un réexamen de leur dotation par le rectorat, les parents d’élèves de cet établissement ne désarment pas. Samedi, ils organisent une marche-relais de leur collège jusqu’à Matignon, un clin d’œil aux Jeux olympiques, dans l’espoir d’être reçus par Gabriel Attal et de lui exposer leurs doléances. Ils rejoindront ensuite le cortège parisien qui s’élancera à 13 heures depuis la place de la Sorbonne, lors de la journée nationale de mobilisation « contre le choc des savoirs et pour l’école publique ».
Cette initiative constitue le point d’orgue d’une mobilisation mouvante, protéiforme et difficilement mesurable mais qui s’ancre dans la durée, depuis l’annonce, le 5 décembre 2023, par Gabriel Attal, alors ministre de l’éducation nationale, d’une batterie de mesures baptisée « choc des savoirs », dont le but est d’« élever le niveau des élèves ». En font partie la labellisation des manuels à l’école primaire, une refonte des programmes scolaires, l’instauration de « groupes de niveau » en français et en mathématiques, ou encore la nécessité d’obtenir le brevet pour passer en 2de.
Dynamiques locales
L’appel à la mobilisation de samedi réunit les principales organisations représentatives des personnels de l’éducation (FSU, UNSA, CGT, SUD, CFDT, FO), la fédération de parents d’élèves FCPE, les organisations lycéennes (USL, FIDL, MNL), ou encore l’Association des professeurs de sciences économiques et sociales. Des rassemblements sont prévus dans une trentaine de villes. « Nous organisons la résistance contre le choc des savoirs. L’école est à un point de bascule, et nous avons l’ambition de construire la mobilisation de tout un pays derrière elle », assure Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, qui justifie ainsi ces mobilisations un samedi.
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