samedi, mai 4

Le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, a annoncé jeudi 14 mars avoir ordonné la fermeture du collège Avicenne, un établissement privé musulman hors contrat, « en raison de financements opaques et d’irrégularités financières manifestes ».

Le collège, qui avait ouvert en 2015 et accueille 99 élèves, devra fermer à la fin de l’année scolaire. Le rectorat prendra contact avec les familles pour que les enfants fassent leur rentrée dans d’autres établissements en septembre.

L’avocat du collège, Me Sefen Guez Guez, a annoncé sur X que l’établissement allait contester cette décision devant le tribunal administratif.

Le 26 février, la ministre de l’éducation nationale, Nicole Belloubet, avait annoncé vouloir fermer le collège Avicenne en invoquant la loi de 2021 contre le séparatisme, qui oblige les établissements privés hors contrat à informer l’administration de leurs ressources financières.

Selon un communiqué de la préfecture jeudi, le collège n’a pas répondu à cette exigence « tant sur le fond que sur la forme » au cours de dix-sept mois de procédure.

Problème comptable et budgétaire

La préfecture affirme, par ailleurs, avoir signalé au parquet « les irrégularités constatées », évoquant des opérations imprécises et intraçables, des « prêts suspects » accordés par des particuliers au collège pour près de 500 000 euros, mais aussi des prêts et des dons octroyés par le collège à des tiers.

En février, le collège avait réfuté les critiques de la ministre, assurant que l’établissement était « suivi par un expert-comptable et (tenait) ses comptes à jour auprès de l’administration fiscale depuis son ouverture ».

La rectrice de l’académie de Nice, Natacha Chicot, avait précisé que le problème était bien « la situation comptable et budgétaire » du collège : « A ce stade il n’y a jamais eu d’alertes sur un éventuel embrigadement ou une situation de radicalisation dans cet établissement ».

Cette annonce survient quelques mois après la décision du préfet du Nord de mettre fin à compter de la rentrée de 2024 aux subventions publiques du lycée Averroès, principal établissement secondaire musulman de France. Une décision de l’Etat confirmée en référé par le tribunal administratif de Lille, le 12 février. L’établissement Averroès a fait savoir qu’il saisirait le Conseil d’Etat pour contester cette décision.

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Le Monde avec AFP

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