- Le 23 juin 2015, une femme de 25 ans a été agressée par un homme à Poitiers.
- Ce dernier l’a frappée, poignardée au tournevis et violée avant de prendre la fuite.
- Placé en garde à vue mardi, un suspect de 28 ans, confondu par son ADN, a reconnu les faits.
Une agression ultraviolente et un homme en fuite pendant des années. Dix ans après le viol d’une jeune femme à Poitiers (Vienne), un suspect âgé de 28 ans a été placé en garde à vue mardi 9 décembre. Le 23 juin 2015, cette infirmière de 25 ans a été frappée, poignardée à l’aide d’un tournevis et violée, avant d’être immobilisée à l’aide d’un pistolet à impulsion électrique par un individu dissimulé sous un casque de moto qui s’est ensuite enfui.
Selon nos informations, la mesure de garde à vue dans l’affaire du « violeur au tournevis » s’est achevée ce jeudi matin. Le suspect, qui était mineur au moment des faits, va être déféré dans la journée au pôle cold case de Nanterre.
Comment cet individu né en septembre 1997 est-il passé du statut de suspect à celui de mis en cause ? Selon les informations du service police-justice de TF1-LCI, l’ADN du vingtenaire a été prélevée pendant sa garde à vue. Il a été ensuite été confondu avec l’ADN relevé sur la scène de crime. Face à l’évidence et devant les enquêteurs, le suspect a fini par reconnaître les faits.
L’ADN a enfin parlé et le suspect a fini par avouer
En effet, juste après l’agression de la jeune femme il y a dix ans, les enquêteurs de la police judiciaire locale puis de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) ont retrouvé des traces sur la scène de crime et sur la victime du viol. Celles-ci les ont menés vers un profil masculin.
Pendant une décennie, ce profil n’a cessé d’être passé en revue et comparé dans les bases du fichier national des empreintes génétiques (Fnaeg) mais aussi des autres bases européennes. Les résultats ont été négatifs à chaque fois. Une recherche en parentalité a aussi été effectuée. Sans succès là encore. Des centaines de profils ADN similaires ont été détectés mais sans qu’un seul suspect émerge et soit confondu.
L’OCRVP a même mené des campagnes de prélèvements pour élucider ce dossier. Pourquoi ? Une source proche de l’enquête nous confie : « Nous avions une enquête pour viol avec des sévices graves et la certitude que l’ADN retrouvé sur la scène de crime était celui de l’auteur »
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Au terme de dix ans d’enquête et de recoupements, et dans le cadre d’une coopération internationale, les prélèvements ADN de juin 2015 ont été envoyés aux États-Unis cet été. Une recherche en généalogie génétique a donc été effectuée outre-Atlantique. Après quoi, il a fallu recouper et redescendre tout un arbre généalogique, discriminer tous les profils masculins, les exclure un à un… pour finalement arriver à un suspect : ce jeune homme aujourd’hui âgé de 28 ans et interpellé mardi dernier en Indre-et-Loire.
Toujours selon nos informations, le suspect a été trahi par un de ses parents très proches, qui a envoyé il y a quelques années un coton-tige à une entreprise américaine pour comprendre si ses origines lointaines étaient tibétaines ou chiliennes. À la place, cette personne a permis d’envoyer un membre de sa famille en prison.










