Les catastrophes naturelles sont de moins en moins naturelles : c’est le constat saillant du rapport annuel du World Weather Attribution (WWA). Le réseau scientifique publie, mardi 30 décembre, le bilan d’une année d’événements météorologiques extrêmes, en s’attachant à identifier ceux qui ont été favorisés par le changement climatique. Créé en 2014 par des chercheurs néerlandais et britanniques, le WWA a pour objectif de mobiliser les modèles climatiques pour mener des études dites « d’attribution », capables de déterminer si un incendie, une inondation, une sécheresse ou une canicule ont été, ou non, intensifiés ou précipités par les concentrations actuelles de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Et, si oui, dans quelle mesure.
Au niveau mondial, le WWA note que l’année 2025 sera la deuxième ou troisième plus chaude jamais mesurée, malgré l’effet refroidissant de l’oscillation naturelle du Pacifique, dite « La Niña ». Le consortium a identifié 157 événements extrêmes remplissant une série de critères prédéfinis – une inondation est, par exemple, considérée comme « extrême » si elle a affecté au moins 1 million de personnes, ou si elle a provoqué au moins une centaine de morts, ou encore si elle a conduit les autorités locales ou nationales à décréter l’état d’urgence. Parmi ces événements catastrophiques, le WWA a pu en étudier 28, jugés les plus significatifs et intéressants sur le plan scientifique. Parmi eux, 22 se trouvent avoir été aggravés et/ou rendus plus probables par le niveau de réchauffement actuel.
Parmi ces catastrophes hybrides, à la fois naturelles et anthropiques, on trouve les incendies qui ont ravagé Los Angeles en janvier 2025, causant quelque 400 morts et occasionnant plus de 30 milliards de dollars (25 milliards d’euros) de dégâts. Ou encore les inondations qui ont frappé le Pakistan en août, provoquées par des pluies de mousson exceptionnelles combinées à des crues glaciaires, qui ont causé plus de 800 morts et le déplacement de dizaines de milliers de personnes. Plus de la moitié des 22 événements extrêmes étudiés et attribués au réchauffement en cours sont des vagues de chaleur qui ont concerné toutes les latitudes et tous les continents, du Groenland, où il a fait 20 °C en juin, à l’Australie, où le thermomètre a culminé, en janvier, à 49,5 °C.
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