Ses rôles en Français se comptaient sur les doigts d’une main: Isabelle Tristan dans Moi, fleur bleue en 1977 et Élodie Gordes, un second rôle dans Un long dimanche de fiançailles en 2004. Pour Rebecca Zlotowski, Jodie Foster retrouve à l’écran la langue de Molière.
Dans Vie Privée, l’actrice américaine incarne la psychanalyste Lilian Steiner, aux côtés de Daniel Auteuil et Virginie Efira. Thérapeute reconnue, et quelque peu indifférente, elle se lance dans une enquête après le décès mystérieux de Paula, une de ses patientes. Un rôle exigeant et « effrayant ».
« En anglais, j’ai beaucoup plus de confiance en moi. Je parle d’ailleurs avec une voix plus basse. Comme si changer de langue, c’était retrouver quelqu’un d’autre, une personne qui fait partie de mon passé aussi ».
Entre Jodie Foster et le Français, l’histoire commence très tôt. Dès neuf ans, poussée par sa mère francophile, la petite fille apprend la langue de Molière, étudiant même dans des établissements français. Si elle parle couramment français – avec un imperceptible accent américain – ce rôle représentait un défi à relever.
Mais, Lilian Steiner n’est pas si éloignée de ce que Jodie Foster connaît. « Tout ce qu’on fait en tant qu’acteur, c’est de la psychologie. Se demander pourquoi les gens agissent de cette manière, quelle est leur dynamique, leur relation », détaille-t-elle. Tout en blaguant sur la psychanalyse – spécialité de Lilian Steiner: « Freud est un peu dépassé, il est canceled aux États-Unis ! »
Une lutte entre l’intellectuel et le sensuel
Sa présence dans le sixième long-métrage de Rebecca Zlotowski n’est pas un hasard. Cette dernière, fervente admiratrice de l’actrice depuis Foxes, raconte l’avoir presque « harcelée » pour qu’elle joue dans son film. Et l’actrice, réputée très sélective, dans ses rôles, a accepté le scénario de la Française.
« Ce qui m’a émue chez elle, c’est de voir une femme qui est dans une très grande rigueur intellectuelle et qui en même temps lutte pour faire advenir quelque chose de sensuel en elle. Ce combat-là, entre l’essence, le corps et le cerveau. »
Si la réalisatrice confie avoir été très impressionnée face à Daniel Auteuil et Jodie Foster, elle a apprécié cette expérience collective. « Il y a toujours un peu cette petite tradition du Pygmalion, de se dire qu’on a révélé telle actrice, raconte-t-elle. Et si c’était les acteurs qui révélaient les metteurs en scène ? »
Article original publié sur BFMTV.com








