- Le gaslighting est une manipulation mentale insidieuse qui fait perdre confiance aux victimes.
- Il repose sur des phrases et un langage qui sèment le doute et inversent les rôles.
- Les personnes fortes, souvent introspectives, peuvent aussi en être des cibles privilégiées.
Le gaslighting est une technique insidieuse de manipulation mentale. Le manipulateur arrive à contrôler et à influencer les pensées ou les actions. Il parvient doucement à inverser les rôles pour faire croire qu’il n’est pas le bourreau mais la victime. Les victimes des gaslighters, elles, perdent peu à peu confiance en elles, en leur force, doutent de la réalité. Et cette manipulation passe d’abord par la parole et le langage. Les psychologues et les psychothérapeutes ont identifié plusieurs phrases qui peuvent indiquer une tentative de manipulation. Parmi les plus répandues, il y a « tu es trop sensible », « C’est de ta faute », « tout le monde est d’accord avec moi ». Mais d’autres phrases, couvertes de politesse, sont des signes de manipulation qui font encore plus douter l’autre. Exemple : « je suis désolé que tu l’aies pris comme ça ». L’adepte du gaslighting renverse les rôles : même si la personne est à l’origine d’une mauvaise action, d’une mauvaise blague, c’est l’autre qui se retrouve à douter d’elle.
Mais, d’après la psychologue Cortney S. Warren, formée à l’Université d’Harvard, la phrase préférée des experts en manipulation est « Je déteste être celui ou celle qui te dit ça, mais… « . Sa variante : « je dis ça pour ton bien, mais ». Même si elle semble bienveillante, courtoise et polie, elle est en réalité une tournure alambiquée pour laisser encore le doute s’insinuer. La victime se remet en question et se demande ce qui ne va pas chez elle. Petit à petit, son estime de soi peut se réduire, tout comme sa confiance en elle.
Le gaslighting désoriente les « personnes fortes »
Par ailleurs, les psychologues rappellent que personne n’est à l’abri du gaslighting. La docteure en philosophie Joyce Vromen souligne que cette manipulation ne brise pas que « les plus faibles » mais qu’elle désoriente surtout « les forts ». Dans Psychology Today,
elle indique que « les stratégies comme la manipulation mentale ne fonctionnent pas malgré les forces de la victime. La manipulation mentale fonctionne grâce aux forces de cette dernière
« . Parmi les forces les plus exploitées par les manipulateurs : l’introspection, l’empathie, l’ouverture… autant de qualités essentielles et nécessaires pour développer une intimité et une connexion dans un couple. Pourtant, « ces mêmes qualités, pourtant saines et normales, deviennent le levier même utilisé pour tenter de les anéantir
« . Parce que les narcissiques aiment se sentir valorisés par des personnes fortes, compétentes et performantes. Et parce qu’elles sont dans l’empathie et l’ouverture, ces victimes se retrouvent piégées à leur insu. Néanmoins, pour la spécialiste, se retrouver ou survivre « à une relation avec un narcissique, quelle qu’elle soit, n’est pas un manque de discernement. C’est au contraire la preuve d’une endurance et d’une force extraordinaires
« .










