- Le périnée est un ensemble de muscles méconnu pourtant, c’est un super-héros du quotidien pour la femme et l’homme.
- Certaines mauvaises habitudes viennent affaiblir le plancher pelvien avec des conséquences plus ou moins graves.
- L’une d’entre elles est acquise dès l’enfance et impacte même la vessie.
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Bien dans son corps, bien dans sa tête
Le périnée est un ensemble de muscles qui s’étend du pubis au coccyx. Si les femmes font connaissance avec lui au moment de l’accouchement, surtout pendant la rééducation, ce véritable hamac musculaire est un super-héros du quotidien qui joue un rôle essentiel dans la vie quotidienne, des femmes, certes, mais également des hommes. En effet, le périnée a pour mission de soutenir les organes de la région pelvienne, à savoir la vessie, les organes génitaux et une partie des organes digestifs. Il intervient lorsque l’on porte des charges, lorsque l’on tousse, qu’on éternue, saute, court, mais aussi lorsque l’on passe aux toilettes et participe aussi à la qualité de la vie sexuelle. Et puisqu’il s’agit d’un muscle, il est aussi soumis à des tensions, des lésions, des contractures et autres déchirures. Or, de nombreuses mauvaises habitudes fragilisent le périnée, ce qui impacte notamment la vessie et, dans le pire des scénarios, peut mener à une descente d’organe.
Bannissez le « au cas où »
S’il y a une mauvaise habitude que l’on prend dès l’enfance, c’est le passage aux toilettes de prévention. Il n’est pas rare d’entendre les parents dire à leurs enfants de faire pipi avant de sortir de la maison, alors même qu’ils n’en ont pas envie. Problème : c’est un réflexe que l’on garde en grandissant : nous passons aux toilettes avant un long trajet, avant une réunion qui peut s’éterniser, avant d’aller en cours, ou avant d’aller dormir… alors que l’on n’en a pas vraiment envie et qu’aucun signal n’a été envoyé à la vessie. En faisant cela, on abîme non seulement le périnée, mais également la vessie. Cette dernière, assez formidable, a une capacité pleine de 500 ml et pour se « retenir », elle doit solliciter la contraction du plancher pelvien. Prendre ses précautions « au cas où » envoie un mauvais signal. « Si vous le faites souvent, votre vessie ne se remplit jamais complètement
« , explique Sabrina Baxter, thérapeute et experte en rééducation du périnée sur son compte Instagram. Elle ajoute : « Vous urinez alors qu’elle n’est qu’à moitié pleine, ce qui peut vous donner envie d’uriner plus fréquemment. Vous sensibilisez votre vessie à des volumes inférieurs à ceux qu’elle est capable de contenir et votre corps s’y habitue
« . Le risque ? Une vessie qui fonctionne mal, un affaiblissement de la musculature du plancher pelvien, ce qui débouche sur des fuites urinaires. À contrario, se retenir d’uriner est aussi délétère pour le périnée qui finit, là aussi, par s’affaiblir, mais aussi pour la vessie qui accumule les bactéries, ce qui augmente le risque d’infection urinaire. Les bons gestes ? Aller aux toilettes quand on en ressent le besoin. Un conseil qui s’applique également aux enfants.
Par ailleurs, d’autres gestes quotidiens peuvent affaiblir le périnée, comme tousser ou éternuer (le diaphragme exerce une grosse pression sur le périnée), porter des charges lourdes, se baisser en se pliant en deux, attraper des objets en hauteur ou encore les crunchs ou la pratique intensive du running. Pour protéger votre super hamac musculaire, il est conseillé de penser à contracter le périnée lorsque vous toussez, portez un objet lourd, ou lorsque vous éternuez. Par ailleurs, le gainage est un bon moyen de le tonifier, mais également de travailler l’ensemble du corps.












