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Elle est dernière du classement depuis 2014
Damas, capitale de la Syrie, demeure la ville la moins vivable au monde en 2025. Telle est la conclusion implacable du classement élaboré chaque année par The Economist et publié il y a quelques semaines. Pour ce cru 2025, pas moins de 173 villes ont été examinées à la loupe par l’hebdomadaire britannique à travers plusieurs critères : éducation, stabilité, infrastructures, culture, environnement et soins de santé.
Meurtrie par la guerre depuis 2011, Damas est désignée comme la ville la moins agréable du globe pour la douzième année consécutive. « Reconstruire la ville après des années de guerre civile sera une tâche de longue haleine, car il subsiste un écart important entre le score de Damas et celui de la ville suivante la plus mauvaise », souligne The Economist. Avec un score de 20 sur 100, la métropole de 2,5 millions d’habitants se place bonne dernière, loin derrière Tripoli, plus grande ville et capitale de la Libye (30/100).
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Une ville abîmée par la guerre
Dans le sillage du « printemps arabe » qui secoue les pays du Maghreb et du Moyen-Orient en 2011, la colère gronde en Syrie contre le régime de Bachar al-Assad. Au départ plutôt épargnée, Damas devient rapidement l’épicentre de cette guerre civile où se mêlent l’armée fidèle au régime, des groupes rebelles, des milices kurdes, l’État islamique et les puissances étrangères. L’été 2012 marque un tournant : trois hauts responsables, dont le ministre de la Défense et le beau-frère du président Bachar al-Assad, sont tués dans un attentat revendiqué par l’armée syrienne libre, à Damas.
Si le centre de la capitale syrienne est toujours resté sous contrôle du régime, des quartiers périphériques ont vu l’implantation de groupes liés à Daech, surtout entre 2015 et 2018. La dernière présence de l’État islamique à Damas remonte à 2018. Près de dix mois après la chute du régime Assad, dans la nuit du 7 au 8 décembre 2024, Damas n’est plus en proie à la guerre civile. La vie continue mais le danger n’est jamais très loin et la ville et ses alentours restent fragiles sur le plan sécuritaire.
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Elle est un joyau de l’humanité
Toujours debout après avoir vécu l’horreur, la ville de Damas est depuis des millénaires le témoin privilégié de l’histoire de l’humanité. Et pour cause, elle est considérée comme l’une des plus vieilles villes du monde encore habitées. « La vieille ville de Damas est considérée comme l’une des plus anciennes villes du monde continuellement habitée. Des fouilles à Tell Ramad, dans les faubourgs de la ville, ont montré que Damas était habitée dès 8 000 à 10 000 ans avant J.-C », écrit l’Unesco sur son site internet. Symbole de sa riche histoire, on trouve à Damas des traces de l’influence de l’Islam, bien sûr, mais aussi de l’influence romaine et byzantine.
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Bientôt le retour des touristes ?
Peu à peu, Damas panse ses plaies et retrouve des couleurs. Largement abîmée par plus d’une décennie de guerre, la cité aspire à redevenir ce qu’elle était avant 2011 : une destination touristique comme les autres. Avant la guerre, les visiteurs du monde entier se pressaient pour découvrir l’une des plus belles villes du Moyen-Orient. Parmi les sites les plus spectaculaires figurent la Mosquée des Omeyyades, le souk Al-Hamidiyeh et les nombreux palais traditionnels disséminés dans toute la ville. Au déclenchement de la guerre civile, le tourisme s’est effondré et les agences de voyage ont retiré la Syrie de leurs guides.
Le souk Al-Hamidiyeh (Crédit : Getty Images)
Mais depuis le début de l’année 2025, « de plus en plus de ‘vrais’ touristes affluent dans la capitale syrienne, signe d’un rebond économique inespéré pour la population », affirme La Croix. En janvier 2025, soit un mois après la chute du régime, les vols depuis et vers l’étranger ont repris à l’aéroport de Damas. Le président américain Donald Trump a aussi annoncé la levée des sanctions imposées depuis des décennies à la Syrie. Si la situation s’améliore peu à peu, la France déconseille toujours formellement à ses ressortissants de se rendre à Damas et dans l’ensemble du pays. L’ambassade de France en Syrie est fermée depuis le 6 mars 2012.










