- À Goudelin, en Bretagne, un inconnu s’amuse depuis plusieurs années à frapper régulièrement aux portes de femmes âgées en pleine nuit avant de prendre la fuite.
- Au moins 18 retraitées ont été la cible de ce mystérieux « frappeur » pour l’heure.
- Deux d’entre elles ont accepté de témoigner dans le journal de 20h.
À Goudelin (Côtes-d’Armor), quand la nuit tombe, une vingtaine de femmes âgées sont la cible d’un mystérieux rodeur. L’une d’entre elles, qui a accepté de témoigner à visage caché dans le reportage en tête de cet article, s’est mise à noter tous ses passages : plus d’une centaine cette année. « 3h20, 4h, 6h15… c’est aléatoire »,
illustre-t-elle en relisant ses notes.
Chaque nuit depuis trois ans cette retraitée se sent épiée et harcelée par cet homme qui d’un simple geste joue avec ses nerfs. « Parfois je me couche et un quart d’heure, une demi heure après il tape, ça m’énerve ça, je bondis bien entendu, j’avais même envie de vomir »,
confie-t-elle. « C’est pas vivable »,
poursuit-elle, avant de glisser : « Des fois je me dis ‘je vais finir par partir’. »
« Je t’aurai un jour »
Dans ce contexte, certaines de ces habitantes importunées s’organisent et installent des caméras mais rien n’y fait. « Un ami m’a mis du grillage, moi je mets du fil de fer, un râteau et je laisse mes volets ouverts donc je guette »,
explique une autre victime, tellement vigilante qu’elle a bien failli l’intercepter une nuit. « J’ai mis mes chaussures, ma robe de chambre, je suis allée jusqu’au bout de la route et je lui ai gueulé dessus : ‘Je t’aurai un jour, je t’aurai' ».
Mais qui est donc cet homme et quelles sont ses motivations ? L’histoire alimente toutes les discussions dans le village breton. « Personne n’a idée, des gens ont des soupçons sur quelques personnes mais il n’y a rien de concret »,
lance par exemple une commerçante.
Laurent Le Faucheur, le maire de la commune, admet avoir mis du temps à prendre au sérieux les premiers témoignages. Aujourd’hui, il se retrouve démuni face à la situation. « On a poussé les gens à déposer plainte sauf qu’un dépôt de plainte avec seulement quelqu’un qui vient frapper à votre porte c’est quand même assez léger, donc forcément c’est pas toujours évident de se faire comprendre par la gendarmerie en disant, ‘c’est quelque chose de grave qui m’arrive' »,
explique ce dernier.
Une enquête a depuis été ouverte pour que le village retrouve sa sérénité.








