On voit de plus en plus de téléphériques en ville. Après Toulouse, Brest et Saint-Denis de La Réunion, des projets sont en cours dans certaines communes, comme à Ajaccio. Ici, les quatre gares du chantier sont bientôt terminées. Plus que cinq mois de travail et le télécabine de la ville sera mis en service. La communauté d’agglomération à l’origine du projet à 36 millions d’euros espère près de 4 000 utilisateurs par jour pour désengorger le centre-ville.
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Initiatives environnementales
Les quatre gares du chantier sont bientôt terminées. Plus que cinq mois de travail et le téléphérique d’Ajaccio sera mis en service. « C’est le centre de motorisation de toute l’installation. On voit le câble principal de l’appareil qui est un câble de 54 mm de diamètre. Donc c’est un câble dit silencieux. On en construit dans le monde entier, dans des petites comme dans des grandes villes. On voit que ça se développe de plus en plus et nous, on est de plus en plus sollicités pour ce genre de solution », explique Nicolas Boyrel, chef de projet chez Poma.
C’est de l’argent jeté par les fenêtres
C’est de l’argent jeté par les fenêtres
Une riveraine
La communauté d’agglomération à l’origine du projet espère près de 4.000 utilisateurs par jour pour désengorger le centre-ville. « Il y a une colline aujourd’hui qui sépare deux quartiers de la ville d’Ajaccio. Donc c’est aussi un moyen de surmonter les obstacles topographiques et environnementaux », détaille Emmanuel Armand, directeur général des services à la communauté d’agglomérations de la ville. Mais à Ajaccio, où l’habitude de prendre sa voiture est tenace, ce projet à 36 millions d’euros fait grincer des dents. « Il n’y a qu’une partie de la population qui va le prendre, c’est tout. Donc ça va coûter beaucoup, beaucoup d’argent pour rien du tout », se désole un riverain. « Je serais partie au moins de la gare, mais là non, je ne vois pas l’intérêt. Donc inutile et cher. Voilà, ça, c’est de l’argent jeté par les fenêtres », renchérit une habitante.

Autre point de crispation, les services de l’État imposent de débroussailler la végétation tout le long du câble pour limiter les risques d’incendie, ce qui implique un total de 20 hectares de maquis classés espaces remarquables risquent de disparaître. Un point qui n’a jamais été évoqué jusqu’ici. « Ça ne faisait pas du tout partie du dossier d’origine. Un dossier de sécurité qui prévoit beaucoup de mesures mettant en sécurité les usagers et les équipements », développe Emmanuel Armand. Ce débroussaillement serait un désastre pour l’environnement et impliquerait un surcoût d’environ un million d’euros.
L’initiative plait en revanche du côté de l’hôpital, notamment auprès des patients, agacés du manque de place pour se garer. « Je suis garé à l’autre bout du stade là-bas. Ça fait loin, surtout que j’ai mal à la jambe », explique l’un d’eux dans la vidéo en tête de cet article. « C’est horrible, ça fait 20 minutes que je suis là et ça fait 20 minutes que je tourne pour trouver une place », témoigne une autre.
« Téléporter pour nous, c’est une mine d’or parce qu’on va pouvoir faire en sorte que les patients et les personnels en profitent. La construction de places de parking, ce n’est quand même pas donné non plus. Le coût d’une place, c’est 6.000 euros. Je souhaite aussi prioriser l’achat d’équipements médicaux par exemple plutôt que de construire des places de parking sur un nouvel hôpital », explique de son côté le directeur de l’hôpital. Le téléphérique sera opérationnel début septembre avec des abonnements de 30 euros par mois.