L’agriculture représente un chaînon indispensable à leur travail de cuisiner. C’est pourquoi des chefs illustres, parmi lesquels le chef étoilé et juré de Top Chef Glenn Viel, ont apporté ce dimanche 21 décembre un soutien total aux agriculteurs mobilisés contre la stratégie d’abattage systématique des bovins déployée par le gouvernement pour contenir la dermatose nodulaire contagieuse.
C’est sur BFMTV que Jacques Marcon, chef triplement étoilé des Maisons Marcon à Saint-Bonnet-le-Froid, s’emporte contre le « libéralisme » prôné par la FNSEA, le syndicat agricole majoritaire, qui tue à petit feu l’agriculture. Plutôt que de chercher les économies, le cuisinier estime que « santé, environnement, souveraineté alimentaire » devrait être le mantra pour protéger les paysans.
Le 16 décembre, Jacques Marcon a manifesté aux côtés des agriculteurs en Haute-Loire, « pour la première fois » de sa vie. « En tant que restaurateurs, on fait partie de cette chaîne-là avec les paysans (…). Sans eux, on ferme nos restaurants », a déclaré ce chef de 47 ans, à l’AFP.
« On est obligés de faire appel à des produits issus du libre-échange »
Pour lui, la gestion par les autorités de la DNC n’est pas la bonne. « Je trouve ça ridicule de tuer tout le cheptel, alors qu’il y a des vaccins qui marchent », dit Jacques Marcon, regrettant qu’ils ne soient pas davantage utilisés pour protéger les exportateurs et donc « la grosse industrie de la viande ».
Plus largement, alors que l’Union européenne prévoit de signer prochainement un accord commercial avec le Mercosur, le chef dénonce l’impact du libre-échange sur le secteur de l’alimentation. « Il y a dix ans même un restaurant ouvrier pouvait avoir de beaux produits. Aujourd’hui, si vous avez un petit bistro, pour un menu à 40 euros vous n’avez même plus les moyens d’acheter un beau poulet de Bresse », assure-t-il. « On est obligés de faire appel à des produits issus du libre-échange pour assurer la pérennité de nos maisons », poursuit le chef, jugeant qu’on « est en train de casser la gastronomie française ».
« La France a besoin d’eux »
Il n’est pas le seul à ressentir de la colère. Le chef Glenn Viel juge que les agriculteurs ne sont « pas vraiment entendus » alors que « la France a besoin d’eux ». Et abonde au micro de BFMTV : « Ce sont des travailleurs, du matin au soir, qui gagnent très peu, qui sont au service de la France et je trouve qu’il faut remettre un peu l’église au milieu du village en les soutenant ».
Le chef de renommée internationale Marc Veyrat, surnommé « l’homme au chapeau noir », résume : « On ne prend pas en compte le fait que l’agriculture, c’est le seul fleuron qui nous reste à travers le monde. »
Sur le terrain, avant Noël, la mobilisation des agriculteurs a reflué dimanche avec moins d’une dizaine de barrages maintenus et quelques centaines de manifestants selon les autorités, essentiellement dans le Sud-Ouest.
Dermatose bovine : Où en est la vaccination des bovins dans le Sud-Ouest ?
Colère des agriculteurs : voici les autoroutes où les blocages se poursuivent ce dimanche









