En France, le ragondin est classé comme espèce susceptible d’occasionner des dégâts (ESOD).
Il peut endommager les berges des cours d’eau, les cultures et les jardins.
Plusieurs solutions permettent de les éloigner sans les tuer.
Le ragondin ne passe pas inaperçu. Ce rongeur aquatique peut mesurer jusqu’à un mètre de long et prolifère dans toutes les régions. S’il s’installe sur votre terrain, il risque d’y causer de nombreux dégâts. Mieux vaut donc s’en débarrasser au plus vite ! La chasse au ragondin est autorisée sans restriction, mais il y a aussi d’autres façons de le repousser.
Pourquoi le ragondin est-il considéré comme nuisible ?
Physiquement, le ragondin est le rongeur le plus proche de notre castor européen, avec lequel il partage une vie semi-aquatique et un régime alimentaire végétarien. Pourtant, notre continent n’est pas son habitat naturel. Le ragondin vient d’Amérique du Sud, dont il a été importé au XIXᵉ siècle, apprécié pour sa fourrure à bas prix. Ici, il n’a pas de prédateur (caïmans et jaguars sont restés de l’autre côté de l’Atlantique) et pullule donc à son aise sur les berges des cours d’eau, dans les marécages et les deltas comme la Camargue.
Le rongeur a été classé espèce susceptible d’occasionner des dégâts et il ne manque pas une occasion d’en faire sur les écosystèmes et les agrosystèmes de son lieu de villégiature. En creusant ses terriers dans la terre des berges et des fossés de drainage, il provoque l’érosion, des éboulements, des modifications des lits de rivières, et participe ainsi aux inondations lors des intempéries. Gourmand, il s’attaque volontiers aux espèces naturelles qui poussent sur les bords des cours d’eau, mais aussi aux cultures. Il fait un véritable festin des légumes, fruits et céréales plantés par l’homme. En revanche, il ne s’attaque pas au bois, contrairement au castor.
Le ragondin est aussi une espèce invasive, avec une reproduction rapide : jusqu’à trois portées par an et jusqu’à sept bébés ragondins par portée. Le nombre et la taille imposante des rongeurs font fuir les animaux de leur milieu naturel. Dernier critère de nuisibilité : la transmission de zoonoses. Comme le rat, le ragondin peut être porteur de la leptospirose et de la salmonellose, deux maladies graves et contagieuses, transmissibles à l’homme.
Trois solutions pour repousser le ragondin sans le tuer
La chasse au ragondin est autorisée sans restrictions pendant la saison de la chasse, mais tout le monde n’a pas le cœur à abattre l’animal de sang-froid. Vous pouvez tout de même vous en débarrasser sans le tuer. En prévention, la construction d’un mur d’enceinte, d’une clôture ou la pose d’un grillage rigide profondément enterré dans le sol empêche le rongeur d’accéder à votre jardin.
Si ces travaux de délimitation sont impossibles ou si le cours d’eau où les ragondins ont élu domicile traverse votre propriété, vous pouvez procéder à leur piégeage. La « boîte à ragondin » est une cage de catégorie 1 facile à trouver dans les enseignes spécialisées ou sur les sites e-commerce. Tout le monde peut l’utiliser sans obligation d’agrément, mais il faut informer la mairie de votre intention. Il vous suffit de positionner la cage sur un emplacement stratégique, par exemple devant l’entrée du terrier du ragondin, d’y placer un appât et de venir relever vos prises tous les jours.
Vous pourrez ensuite relâcher l’animal plus loin sans le blesser. Les ultrasons sont également efficaces. Installer un ou plusieurs dispositifs à ultrasons sur votre terrain près de son habitat est un bon moyen de repousser le rongeur, car il y est très sensible. En revanche, l’utilisation de poisons est strictement réglementée pour éviter les risques environnementaux et sanitaires.