IRAN – Leur inquiétude grandit de jour en jour. Les familles de Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran depuis plus de trois ans, ont alerté ce jeudi 16 octobre sur la situation des deux Français dont « la survie » est désormais en jeu selon elles, et exhorté l’État français à les faire libérer immédiatement.
« Chaque jour de détention qui passe engage la responsabilité de l’État français sur la survie de Cécile et Jacques », a estimé Noémie Kohler, sœur de Cécile, lors d’une conférence de presse. Cette dernière a été organisée deux jours après l’annonce, par Téhéran, de la condamnation à 17 ans de prison pour Jacques Paris et à 20 ans pour Cécile Kohler. Leurs noms n’avaient cependant pas été précisément cités par l’agence du pouvoir judiciaire iranien, provoquant de l’incertitude.
Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus depuis trois ans en Iran, inculpés d’espionnage au profit d’Israël
Jacques Paris et Cécile Kohler ont été condamnés pour « espionnage au profit du service de renseignement français », « complot et collusion en vue de commettre des actes contre la sécurité nationale », « coopération en matière de renseignement avec le régime sioniste » pour l’un et « complicité d’espionnage » pour le compte d’Israël pour l’autre.
Noémie Kohler a confié avoir échangé brièvement mardi avec eux, « pendant huit minutes en visio » sous haute surveillance. « C’était un appel de détresse », a-t-elle confié. « Ils m’ont dit qu’ils étaient épuisés ». Ils sont « à bout de forces », a-t-elle poursuivi, ajoutant que sa sœur lui a clairement dit qu’elle ne pourrait endurer encore « trois mois ou même quelques semaines de détention ».
« Rupture de confiance »
De son côté, Anne-Laure Paris, fille de Jacques Paris, a souhaité se faire « la porte-parole de son épuisement, de son désespoir, de sa détresse et de sa colère ». « Mon père m’a dit : “Je regarde la mort en face” », a-t-elle raconté.
L’avocate de la famille Kohler, Me Chirinne Ardakani, a souligné que leur détention était l’une des plus longues infligées à des Français dans le monde, après celle d’Ingrid Betancourt en Colombie entre 2002 et 2008.
Les proches des deux détenus ont par ailleurs estimé qu’il y avait « une rupture de confiance avec les autorités françaises qui ont retiré leur plainte auprès de la Cour internationale de justice ». La CIJ a annoncé le 25 septembre avoir abandonné, à la demande de la France, une requête contre l’Iran au sujet de la détention de Cécile Kohler et Jacques Paris qui sont, selon Paris, « retenus comme otages d’État ».
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