- Caractérisé par une fatigue constante et des rêveries fréquentes, le syndrome de désengagement cognitif (SCT) est souvent confondu avec le TDAH.
- Ce trouble de l’attention touche 2,5% des enfants.
- Il peut affecter la scolarité des enfants et son insertion sociale plus tard.
Il met du temps à se mettre en route, semble très souvent fatigué et constamment dans la lune ? Il n’est pas en retard, il n’est pas désengagé ou peu motivé et non, il n’a pas un problème. Son cerveau fonctionne différemment. Peut-être qu’il est atteint de ce qu’on appelle le « syndrome de désengagement cognitif ». Souvent confondu avec le TDAH, ce syndrome, connu également sous le terme de Sluggish Cognitive Tempo, est également un trouble attentionnel qui touche de nombreux enfants mais qui passe souvent inaperçu. Parmi les symptômes de ce trouble, on trouve une somnolence, une fatigue excessive diurne, une activité mentale ralentie et des rêveries fréquentes et intenses (le daydreaming, en anglais). Pour Annie Lussier, orthopédagogue, « on peut facilement croire qu’ils [les enfants] sont ‘lents’, qu’ils manquent de motivation ou de rigueur face aux défis qu’ils rencontrent
« . Elle précise sur son compte Instagram que la « réalité est bien différente : le STC influence leur capacité à se mettre en action puisqu’il cause, entre autres, la rêverie excessive, apporte une confusion mentale, influence la lenteur de la pensée et impose une difficulté à initier de l’effort
« .
Des enfants en retrait avec un tempérament anxieux ou « dépressif »
Interrogé par Le Figaro
, Sébastien Henrard, neuropsychologue, détaille la différence entre le TDAH et le STC : « Alors qu’un TDAH est caractérisé par un défaut de régulation de l’attention, des troubles de la motivation, une fluctuation des émotions et/ou une agitation motrice, c’est vraiment le trouble attentionnel qui est prédominant dans le SCT
« . Par ailleurs, une étude publiée dans la revue Child and Adolescent Behavior Inventory (nouvelle fenêtre) ajoute d’autres symptômes démontrant que le tableau émotionnel est différent. Les enfants souffrant de SCT peuvent également avoir un tempérament anxieux, être en retrait des autres, ils peuvent aussi être atteints par des symptômes dépressifs et manifester davantage de somatisations, comme des maux de tête ou des maux de ventre. Ils sont moins bruyants ou remuants que les enfants TDAH et, puisqu’ils sont plus « en retrait », leur souffrance est plus silencieuse et moins facile à identifier.
Pourtant, pour Sébastien Henrard, « ce trouble est encore trop méconnu dans les pays francophones
» et il « touche pourtant un grand nombre de patients et est souvent confondu avec d’autres problématiques comme de l’anxiété, de la dépression ou encore des troubles du sommeil et de la somnolence diurne
« . On estime que ce trouble de l’attention toucherait 2,5% des enfants. Sans prise en charge, ce SCT peut affecter de manière conséquente les performances scolaires, mais également professionnelles plus tard.








