L’armée israélienne a mené des frappes meurtrières ce samedi 22 mars en direction du Liban. L’État hébreu dit avoir répliqué à des tirs de roquettes venus du Liban, le Hezbollah libanais niant toute implication.
• Israël accuse le Liban de mener des tirs de roquettes, le Hezbollah nie « toute implication »
Ce samedi matin, Israël accuse le Liban voisin d’effectuer des tirs de roquettes dans sa direction. L’État hébreu parle de trois roquettes lancées et qui ont été ensuite interceptées par son armée.
« L’armée va répondre sévèrement aux attaques de ce matin », menace le général Eyal Zamir, chef d’état-major israélien.
« J’ai ordonné à l’armée de répondre en conséquence », prévient également le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, jugeant qu’Israël « ne peut permettre des tirs depuis le Liban sur les communautés de Galilée ».
De son côté, le Hezbollah libanais nie « toute implication » dans les tirs de roquettes vers Israël. L’armée libanaise dit avoir « trouvé trois rampes de lancement de roquettes artisanales dans une zone située au nord du fleuve Litani », à quelque 30 km de la frontière israélienne et avoir « procédé à leur démantèlement ».
• Israël réplique et vise un site du Hezbollah
Israël met rapidement ses menaces de réplique à exécution. En fin de matinée, l’armée israélienne affirme mener des frappes dans le sud du Liban. Elle dit avoir visé des « dizaines de lanceurs de roquettes » et un centre de commandement du Hezbollah.
Un peu plus tôt, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait ordonné à son armée de frapper « des dizaines de cibles terroristes » au Liban.
Selon l’agence nationale d’information libanaise ANI, citant le ministère de la Santé, deux personnes incluant une enfant ont été tuées et huit blessées dans une frappe.
• Des frappes 4 mois après l’accord de trêve
Ces frappes surviennent, alors que l’armée israélienne et le Hezbollah libanais ont signé un accord de cessez-le-feu le 27 novembre dernier, mettant en pause une guerre ouverte qui durait alors depuis deux mois.
Le conflit avait éclaté alors que le Hezbollah libanais avait ouvert un front contre Israël en solidarité avec le mouvement islamiste palestinien Hamas au début de la guerre dans la bande de Gaza en octobre 2023.
Le cessez-le-feu tient globalement, malgré des accusations mutuelles de violations répétées, l’armée israélienne menant régulièrement des frappes dans l’est du Liban et dans le sud, où elle a maintenu des troupes dans cinq positions stratégiques frontalières du nord d’Israël.
• Inquiétude de la Finul
La Force de maintien de la paix de l’ONU au Liban (Finul) déployée dans le sud du Liban s’est rapidement dite « préoccupée » ce samedi face à une « possible escalade de la violence » entre Israël et le Hezbollah.
La Finul « exhorte toutes les parties à éviter de compromettre les progrès réalisés, surtout lorsque des vies civiles et la stabilité fragile sont en jeu. Toute nouvelle escalade pourrait avoir des conséquences graves pour la région », assure l’organisme dans un communiqué.
Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a mis en garde « contre le risque que les opérations militaires reprennent à la frontière sud. Cela pourrait entraîner le Liban dans une nouvelle guerre, aux conséquences désastreuses ».
Le maire de la ville israélienne de Metula, David Azoulay, a dénoncé de son côté les tentatives du gouvernement israélien de « normaliser » la situation à la frontière entre Israël et le sud du Liban.
Article original publié sur BFMTV.com