- Donald Trump a annoncé mercredi que les États-Unis avaient saisi un pétrolier au large du Venezuela.
- D’après les premières informations, le bateau semble avoir dissimulé sa position depuis plusieurs semaines.
- L’événement a suscité de nombreuses réactions, y compris de la Russie.
La tension monte d’un cran. Les États-Unis ont saisi mercredi 10 décembre près du Venezuela un pétrolier, a annoncé le président américain Donald Trump. « Nous venons tout juste de saisir un pétrolier au large du Venezuela, un grand pétrolier, très grand, le plus grand jamais saisi »
, a affirmé le locataire de la Maison Blanche à des journalistes. Une manière de faire grimper encore la tension avec Caracas, qui dénonce un « acte de piraterie internationale »
. Voici ce que l’on sait.
Une position dissimulée ?
Depuis cet été, Washington a déployé un important dispositif militaire dans les Caraïbes. Mais, un tel événement constitue une première dans cette crise, alors que les hydrocarbures demeurent la principale source de revenus du Venezuela. Les États-Unis affirment que le navire saisi transportait du pétrole soumis à des sanctions en provenance du Venezuela et de l’Iran. Ce qui les a incités à intervenir.
Il s’agit du pétrolier Skipper, qui semble avoir dissimulé sa position pendant plusieurs semaines en novembre, selon l’analyse par l’AFP de données de navigation et d’imagerie satellitaire, et le site spécialisé TankerTrackers (nouvelle fenêtre). Durant un mois, à partir du 7 novembre, il a affiché une position statique au large du Guyana. Pourtant, selon le site spécialisé, il se trouvait probablement mi-novembre à des centaines de kilomètres de sa position affichée : au terminal pétrolier vénézuélien « José », à quelque 240 kilomètres à l’est de Caracas.
Entre lundi et mercredi, le bateau n’a émis aucun signal, avant d’être localisé à nouveau mercredi, quelques heures avant son arraisonnement par les Américains. En septembre, le Skipper était dans la zone du détroit d’Ormuz, au large de l’Iran, selon les données de Bloomberg, corroborées par des images satellite vues par l’AFP.
Long de 333 mètres, le pétrolier, sanctionné par le Trésor américain en 2022 pour des liens présumés avec le Corps des gardiens de la révolution islamique iranien et le Hezbollah, a ensuite navigué brièvement dans les eaux territoriales d’Oman. Il a entamé début octobre une traversée transatlantique vers la mer des Caraïbes depuis le cap de Bonne-Espérance, au large de l’Afrique du Sud.
Les réactions internationales
Le Venezuela a immédiatement accusé les États-Unis de « vol éhonté »
. Le pays « dénonce et condamne avec force ce qui constitue un vol éhonté et un acte de piraterie internationale, annoncé publiquement par le président des États-Unis, qui a avoué l’attaque d’un pétrolier dans la mer des Caraïbes »
, selon le texte. Caracas estime qu’avec cet « acte criminel »
, Donald Trump montre que « son objectif a toujours été de s’emparer du pétrole vénézuélien sans verser la moindre contrepartie, laissant entendre que la politique d’agression contre notre pays répond à un plan délibéré de spoliation de nos richesses énergétiques »
.
L’Uruguay s’est dit « très inquiet »
par les tensions dans les Caraïbes et a appelé à les apaiser « par tous les moyens »
, tandis que Cuba a « fermement »
condamné la saisie du pétrolier. La Russie a également réagi à l’occasion d’un entretien téléphonique entre Vladimir Poutine et Nicolás Maduro ce jeudi. Le président russe « a exprimé sa solidarité avec le peuple vénézuélien et a confirmé son soutien à la politique du gouvernement de Nicolás Maduro (…) dans un contexte de pressions extérieures croissantes »
, a écrit le Kremlin dans un communiqué relatant cet appel, sans mentionner directement les États-Unis.











