Au deuxième jour du procès de Myriam J., ex-auxiliaire de puériculture, jugée pour « meurtre sur mineure », les parents de Lisa ont exprimé, mercredi 2 avril, leur colère et souffrance.
Ils ont eu des mots forts pour leur petite fille de 11 mois, morte empoisonnée au Destop en 2022 à Lyon.
En larmes et indigné, le couple a demandé à ce que le procès reste celui du « monstre » qui a tué leur enfant, et non pas celui des crèches privées.
Ils sont venus crier leur colère sourde. Les parents de la petite Lisa, morte intoxiquée par une ingestion massive de Destop, le 22 juin 2022, dans une crèche People & Baby à Lyon, ont laissé entendre leur souffrance incommensurable, mercredi 2 avril, devant la cour d’assises du Rhône.
« Moi je veux parler de la monstruosité. Je veux parler d’un monstre », a lancé la mère de la fillette de 11 mois, appelée à la barre, pour qualifier Myriam J., l’ex-auxiliaire de puériculture jugée pour « meurtre sur mineure » après avoir fait ingérer un produit caustique au bébé pour la faire taire. « Ce n’était pas un bébé Destop, ce n’est pas le bébé assassiné dans une crèche », s’est-elle insurgée. « C’était une fille, une petite fille, une nièce, une cousine (…) qui riait tout le temps ».
Un acte monstrueux, commis par un monstre
Un acte monstrueux, commis par un monstre
La mère de Lisa
Très affectée depuis l’ouverture la veille du procès de cette ex-employée de crèche, la mère de Lisa s’est offusquée du qualificatif de « souffrance » associée à l’accusée lors de l’évocation de ses conditions de vie en prison. « La souffrance c’est d’aller dire au revoir à son enfant sur un lit d’hôpital. C’est choisir un cercueil tout petit pour son tout petit bébé », a-t-elle rétorqué, ne disant ne rien attendre de Myriam J., qu’elle souhaite voir condamnée « et qu’elle ne sorte pas ».
« Prenez votre responsabilité », lui a-t-elle répétée par deux fois en fixant du regard la jeune femme qui encourt la réclusion à perpétuité. « On est là pour débattre d’un acte monstrueux, commis par un monstre. Parler des crèches, c’est un mauvais sujet, l’accusée, elle est ici. »
Elle l’a laissée au sol agoniser seule, elle a menti
Elle l’a laissée au sol agoniser seule, elle a menti
Le père de Lisa
Appelé lui aussi à la barre, le père de Lisa a dit qu’il n’avait « pas confiance » en l’ex-auxiliaire qui ne répondait jamais que par « oui, non, je ne sais pas ». « Elle l’a laissée au sol agoniser seule. Elle a menti. Elle a dissimulé les preuves », a-t-il fustigé avec un fort accent italien, sa langue maternelle. Le 22 juin 2022, c’est lui qui a déposé sa fille à l’ouverture de la micro-crèche. Quand il est parti juste avant 8h, elle « ne pleurait pas ». « Je n’aurais pas laissé ma fille comme ça », a-t-il assuré.
Quelques minutes plus tard, deux femmes avaient retrouvé l’ex-employée en panique, et l’enfant de 11 mois en train de vomir. La fillette est décédée en fin de matinée à l’hôpital. L’accusée a reconnu avoir administré le produit, mais nie avoir voulu donner la mort. Au cours de l’enquête, elle a expliqué avoir été exaspérée par les pleurs de l’enfant. Elle devait être entendue sur les faits mercredi après-midi.