Dans les situations de stress, il n’est pas rare de se mordiller la lèvre inférieure.
Ce petit geste, anodin, peut se transformer chez certaines personnes en une action compulsive, inconsciente et répétée.
Dans ce cas, on parle de chéilophagie, une action considérée comme un trouble obsessionnel du comportement.
Vous arrive-t-il de vous mordiller les lèvres inférieures ou supérieures lorsque vous êtes anxieux ou en situation de stress ? Dans certains cas, ce petit geste qui semble anodin peut devenir un comportement inconscient, voire compulsif. On parle alors de chéilophagie. Et cette action compulsive peut impacter la qualité de vie.
Qu’est-ce que la chéilophagie ?
L’Association francophone des Comportements Répétitifs Centrés sur le Corps (CRCC) définit la chéilophagie comme étant « l’action compulsive consistant à se mordiller de façon permanente les lèvres. Il s’agit d’un comportement pathologique qui peut être passager ou permanent ». Dans ce cas-là, se mordiller les lèvres, voire l’intérieur des joues, de manière compulsive peut être considéré comme un trouble obsessionnel compulsif .
Les morsures répétées peuvent provoquer des plaies, des inflammations, des gonflements. Lorsqu’elles ne sont pas traitées, ces blessures peuvent s’infester et créer un inconfort permanent au niveau des lèvres et des joues. Dans les cas les plus graves, la chéilophagie peut aboutir à une ulcération profonde et douloureuse des lèvres.
Quelles sont les causes de la chéilophagie et comment la traiter ?
L’Association francophone des CRCC explique que les causes sont de deux ordres. « On note des causes physiques en rapport avec des spécificités morphologiques… dans un second temps, il existe des causes psychologiques liées à la présence de certains troubles psychiques chez le patient« . Parmi les facteurs physiques, on cite les troubles affectant les muscles de la mastication, une malocclusion (mauvais alignement de la mâchoire), la présence d’aphtes gênants ou encore des troubles de la mâchoire. Dans ce cas, les mordillements sont involontaires. Un professionnel peut proposer des options, comme un appareil dentaire ou l’extraction d’une dent, pour traiter les mordillements.
Dans d’autres cas, la cause peut être psychologique. Le patient souffre de trouble de l’anxiété, de stress ou de dépression. « Ces facteurs confèrent à la chéilophagie un caractère chronique« , souligne l’Association francophone des CRCC. Le mordillement compulsif des lèvres ou de l’intérieur de la joue « révèle un malaise ou une angoisse chez une personne« .
Si la chéilophagie a pour origine un facteur psychologique, il est conseillé de consulter un psychologue . Ce dernier sera en mesure de proposer le traitement le plus adapté, comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) ou la thérapie comportementale dialectique (TDC). Il est aussi recommandé d’éviter les sources de stress ou d’apprendre à mieux réguler ses émotions en pratiquant des activités douces et relaxantes, comme la méditation ou la pleine conscience .