CLIMAT – Maintenir le cap. Le Citepa, l’organisme chargé de dresser le bilan carbone de la France, a publié ce vendredi 27 décembre son analyse des neuf premiers mois de l’année 2024… Avec une ombre au tableau. La baisse des émissions de gaz à effet de serre s’est poursuivie à un rythme moins soutenu que celui de l’année précédente. Pire encore, la tendance s’est inversée sur la période de juillet à septembre, avec une légère hausse. Un signal qui inquiète les ONG pour le climat.
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Ce ralentissement de la baisse des émissions « devrait agir comme un véritable électrochoc pour le gouvernement », a réagi le Réseau action climat, la fédération des associations françaises pour le climat. « L’instabilité politique et les coups de frein, voire l’arrêt des politiques de transition écologique et les coupes budgétaires sont en train de mettre en péril nos objectifs climatiques », a déclaré sa directrice des programmes, Anne Bringault.
« Les politiques de stop & go sur la transition écologique (comme le report des obligations de rénovation des passoires énergétiques) et la baisse des soutiens publics (aux véhicules électriques, à la rénovation ou au fonds vert) ont malheureusement des effets très concrets sur les émissions de GES de la France », a-t-elle ajouté sur le réseau Bluesky Social.
De juillet à septembre, les émissions françaises de gaz à effet de serre (GES) ont ainsi augmenté de 0,5 % par rapport à l’été 2023. Sur les neuf premiers mois de 2024, les émissions enregistrent une baisse de 2,4 %, soit bien moins que les 6 % de baisse enregistrée l’an dernier sur la même période.
Ce ralentissement « nous rappelle qu’il ne faut pas baisser la garde », même si « fort heureusement (il) nous laisse encore sur la bonne trajectoire » pour tenir l’objectif de réduire de 50 % les émissions de la France d’ici 2030 par rapport à 1990, a souligné ce vendredi sur RTL la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.
Les données du Citepa, pour l’heure provisoires, n’intègrent pas l’absorption de CO2 par les puits de carbone, comme les forêts et les sols, fortement dégradés en raison du réchauffement climatique et des pollutions, mais essentiels dans la réalisation des objectifs.
Deux secteurs pointés du doigt
Le ralentissement de la baisse provient des secteurs du bâtiment et des transports, dont les émissions sont reparties à la hausse. Le 3e trimestre a vu notamment une augmentation des émissions du trafic routier (+1,1 % par rapport à 2023), qui se maintiennent toutefois bien en dessous des étés 2019 à 2022, note le Citepa.
À ce sujet, la ministre a une nouvelle fois évoqué l’hypothèse d’un durcissement des conditions encadrant le renouvellement des flottes automobiles des entreprises. « Les entreprises achètent deux fois moins de voitures électriques que les ménages et donc elles ne jouent pas le jeu. Il va falloir les pousser à jouer le jeu », a déclaré Agnès Pannier-Runacher.
Mais c’est surtout le secteur du bâtiment qui plombe le bilan, avec une augmentation de 11,8 % au 3e trimestre, à cause d’un bond des émissions de chauffage en septembre.
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