L’Anses préconise d’étudier la reconnaissance d’une quarantaine de maladies professionnelles.
Il s’agit de cancers, de maladies cardio-vasculaires, psychiques ou respiratoires.
Elles pourraient être intégrées au tableau des pathologies indemnisables à 100%.
Le tableau des maladies reconnues comme professionnelles pourrait prochainement s’étoffer. Dans un avis publié ce jeudi, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) préconise en effet de l’actualiser en étudiant la reconnaissance d’une quarantaine de nouvelles pathologies « ayant un lien avéré ou probable avec une exposition professionnelle ».
Parmi elles, figurent « des cancers affectant différents organes ainsi que des maladies non-cancéreuses, telles que les troubles cardio-vasculaires, les maladies psychiques et cognitives ou encore des pathologies respiratoires comme l’asthme ». L’Anses recommande « d’inclure ce recensement de maladies dans la réflexion sur les priorités de travail des commissions de maladies professionnelles », ce qui pourrait aboutir, au terme d’une expertise, à la création de nouveaux tableaux de maladies professionnelles, que le ministère de la Santé définit comme « contractées en lien avec le travail des salariés ».
Une évolution qui aurait des conséquences majeures pour les malades concernés, qui n’auraient plus à apporter la preuve du lien entre leur maladie et leur activité professionnelle car ce lien deviendrait présumé.
Des tableaux obsolètes à actualiser
Dans le détail, l’Anses recense des liens « avérés » mais non pris en compte dans les tableaux, entre le cancer du poumon et l’exposition aux gaz d’échappement de moteur diesel ou aux fumées de soudage, entre des leucémies et l’exposition au formaldéhyde (polluant de l’air intérieur), ou encore entre le cancer du sein, du rein, du côlon et de l’œsophage, et l’exposition aux rayons X et Gamma.
L’agence met aussi en avant les liens « probables« , non pris en compte actuellement, qui existent entre les cancers du sein et de la prostate et le travail de nuit posté (souvent intégré dans le système des 3×8), le cancer de la vessie et l’exposition liée à l’activité au sein de salons de coiffure et de pressing (nettoyage à sec) ou encore le cancer du larynx et les travaux sur les bitumes ou la pose de toitures.
Ces maladies professionnelles sont sous-reconnues, car certains de ces tableaux sont aujourd’hui obsolètes, comme l’a constaté une commission chargée d’évaluer le coût de cette sous-déclaration des accidents du travail et des maladies professionnelles. La révision des tableaux relève quant à elle d’une décision de l’État, après avis de ces commissions.