mercredi, mai 8

En mars, le Nikkei 225, principal indice de la Bourse de Tokyo, a franchi pour la première fois le cap des 40 000 points… puis des 41 000 points, dépassant les niveaux de 1989, l’année marquant le début de l’éclatement de la bulle immobilière et financière dans le pays. Après plusieurs décennies de performances boursières décevantes, le Japon s’est à nouveau attiré les faveurs des investisseurs.

« Ce renouveau de la place japonaise s’explique par le dynamisme retrouvé de l’économie nationale après une longue période de léthargie, stimulée principalement par une politique monétaire accommodante de la part de la BoJ [la Banque du Japon] et l’affaiblissement du yen qui en a résulté », explique David Armstrong, directeur général et responsable des investissements de Longchamp Asset Management.

Preuve d’une amélioration des conditions économiques au pays du Soleil-Levant : le retour de l’inflation. Après avoir été faible, voire négative au cours de ces dernières années, elle s’est récemment accélérée, conduisant la banque centrale, le 19 mars, à relever ses taux d’intérêt pour la première fois depuis 2007, afin de juguler la hausse des prix dans l’archipel.

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Malgré ces conditions économiques plus favorables, la devise nippone continue néanmoins d’évoluer à des niveaux historiquement faibles, particulièrement par rapport aux principales devises internationales. Cette faiblesse permet toutefois de favoriser l’activité des entreprises exportatrices, comme Toyota, Sony ou encore la société technologique Towa, qui voient la valeur de leurs produits devenir plus compétitive à l’étranger.

Généreux dividendes

D’ailleurs, « de tous les grands marchés – les Etats-Unis, la zone euro et le Royaume-Uni –, c’est le Japon qui affiche la croissance attendue du bénéfice par action prévisionnelle la plus élevée », souligne June-Yon Kim, gérant du fonds Lazard Japanese Strategic Equity. Ces dernières années, les entreprises japonaises cotées en Bourse ont par ailleurs commencé à réaliser davantage d’efforts pour choyer leurs actionnaires, à travers « des distributions de dividendes plus généreuses, mais aussi en mettant en place de vastes programmes de rachat d’actions », précise David Armstrong.

A cela s’ajoutent les initiatives de modernisation mises en place par les opérateurs boursiers, à commencer par le Tokyo Stock Exchange. Elles encouragent depuis plusieurs années les sociétés cotées à améliorer non seulement leur gouvernance, mais aussi leur rentabilité financière, en particulier celles dont la valorisation boursière est inférieure à la valeur comptable. Cerise sur le gâteau, malgré la récente hausse du marché japonais, « la valorisation de ce dernier reste raisonnable, sans montrer des signes de surchauffe », ajoute June-Yon Kim. Compte tenu de ce contexte porteur, les professionnels interrogés se montrent toujours optimistes sur le potentiel du marché japonais, malgré sa récente progression.

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