Pour mettre fin à dix jours de grève, le groupe Boeing a adressé une offre « finale » à l’Association internationale des machinistes (IAM), comprenant notamment une hausse salariale de 30 % sur quatre ans. L’avionneur américain a fixé au 27 septembre la date butoir pour une ratification par les syndiqués, a-t-il rapporté lundi 23 septembre dans un communiqué.
Plus de 33 000 ouvriers dans la région de Seattle (nord-ouest des Etats-Unis) sont en grève depuis le 13 septembre, dans le cadre de la négociation de leur nouvelle convention collective. Leur mouvement de grève a entraîné la fermeture de deux grandes usines d’assemblage dans la région de Puget Sound, paralysant la production du 737, du 777 et du 767 cargo, dont les livraisons cumulent déjà les retards. Une situation d’autant plus problématique pour l’avionneur qui encaisse la plus grosse partie du paiement (environ 60 %) à la remise des avions.
Un accord préliminaire avait été rejeté le 12 septembre à près de 95 % par les membres de l’IAM-District 751, branche locale du syndicat, qui n’étaient pas satisfaits des propositions en matière de hausse salariale (+ 25 % au lieu des + 40 % réclamés) ni de retraite.
« Après avoir écouté nos employés et leurs préoccupations, Boeing a présenté aujourd’hui une offre, notre meilleure et finale, aux dirigeants » syndicaux, a commenté le groupe. « Cette offre est conditionnée à une ratification au plus tard le 27 septembre à 23 h 59 » heure locale (5 h 59 à Paris), a-t-il poursuivi.
Une précédente grève de 57 jours
Sollicité par l’Agence France-Presse (AFP), le syndicat n’a pas répondu dans l’immédiat. Le groupe, dont les deux principales usines – celle du 737, son avion le mieux vendu, et celle du 777 – font partie des sites à l’arrêt depuis dix jours, propose également un bonus de ratification doublé à 6 000 dollars, ainsi que le rétablissement d’une prime de performance – supprimée dans l’accord préliminaire – et une contribution accrue au plan d’épargne retraite 401 (k). Le reste de l’accord présenté le 8 septembre reste inchangé, en particulier l’engagement de produire le prochain avion – attendu pour 2035 – dans la région de Seattle.
Cette convention collective a vocation à remplacer celle vieille de seize ans, conclue après une grève de 57 jours et qui avait été prolongée en 2011 et en 2014. Les négociations entre Boeing et l’IAM-District 751 ont commencé en mars et, les 17 et 18 septembre, une session s’est déroulée avec des médiateurs fédéraux sans trouver un terrain d’entente. Vers 20 h 45 à Paris, l’action Boeing progressait de 2,24 % à la Bourse de New York.
Boeing traverse une situation financière précaire depuis le crash de deux 737 MAX 8 en 2018 et en 2019, ayant coûté la vie à 346 personnes, et une multitude de problèmes de qualité de la production. Les mécontents jugent toutefois la hausse salariale trop éloignée des demandes du syndicat (+ 40 % initialement) et le volet sur les retraites, insatisfaisant.
Boeing fait l’objet d’une supervision accrue depuis un incident en vol au début de janvier sur un 737 MAX 9 d’Alaska Airlines. Survenu après une série de problèmes de conformité et de contrôle qualité, il a ravivé les questions soulevées sur ces mêmes lacunes après les deux crashs.