Impériale au tir, avec un sans-faute, la biathlète française Lou Jeanmonnot s’est imposée lors de l’individuel, jeudi 16 janvier à Ruhpolding dans les Alpes bavaroises. Elle l’avait déjà emporté, le 4 décembre 2024, lors du premier « individuel » à Kontiolahti (Finlande) – dans un format raccourci à 12,5 km, au lieu de 15 km. En Allemagne, elle devance la locale de l’étape, Franziska Preuss, et la Suissesse Amy Baserga. Océane Michelon prend quant à elle la 4e place.
Pour Lou Jeanmonnot, le raté du Grand Bornand, en décembre 2024 (35e du sprint, 18e de la poursuite et 14e de la mass start) est oublié. Grâce à cette quatrième victoire individuelle de la saison, elle consolide sa deuxième place au classement général de la Coupe du monde. Elle recolle un peu à la leader, Franziska Preuss, qui la devançait de 116 points avant cette cinquième étape. Désormais, la biathlète tricolore compte plus que 101 points de retard sur sa rivale.
Son succès jeudi n’est pas surprenant. Avec ses quatre sessions de tir, en15 km, l’individuel est un format qu’elle apprécie particulièrement, car il fait la part belle aux excellentes tireuses. Une balle manquée pénalise d’une minute, et la gestion y est primordiale : les athlètes doivent éviter de débarquer hors de souffle et sans lucidité sur le pas de tir, même si les plus rapides peuvent parfois reprendre du temps sur les skis.
Or, Lou Jeanmonnot figure parmi les meilleures tireuses du circuit (elle avait fini la saison passée avec 92 % de réussite au tir). Depuis ses 14 ans, la native de Pontarlier (Doubs) utilise la même carabine, compétition après compétition, quitte à devoir la réparer régulièrement. Elle est récompensée de cette fidélité hors norme, qui ressemble à de la superstition.
L’une des grandes prétendantes aux médailles au Mondial
Deuxième de la Coupe du monde en 2023-2024, derrière l’Italienne Lisa Vittozzi qui l’avait battue de 23 points, la nouvelle cheffe de file de l’équipe de France a-t-elle les moyens de faire mieux ? Depuis ses débuts en Coupe du monde en 2021 à Nove Mesto (République tchèque), Lou Jeanmonnot a pris son temps pour s’imposer au plus haut niveau.
« J’ai connu quelques difficultés pour apprendre à bien me connaître et à me comprendre, expliquait-elle avant la saison au Monde. J’étais en quelque sorte dans la période de transition entre un corps d’enfant et d’adulte. J’ai eu besoin d’un peu de temps pour trouver le déclic sur les pistes. »
Ce n’est que lors de la saison 2022-2023 qu’elle avait accroché ses premiers podiums : deux deuxièmes places lors de l’individuel de Ruhpolding, et la mass start d’Östersund (Suède). En 2023-2024, saison de son éclosion, la Tricolore avait remporté quatre victoires en Coupe du monde et avait ramené quatre médailles des Mondiaux.
A un mois des championnats du monde, qui auront lieu du 12 au 23 février à Lenzerheide (Suisse), Lou Jeanmonnot s’affirme comme l’une des grandes prétendantes aux médailles. En attendant ce rendez-vous, elle tentera de continuer sa remontée au classement général, lors de la mass start qui aura lieu dimanche. Le match face à Franziska Preuss promet d’être spectaculaire.