Que Donald Trump mêle allègrement ses intérêts personnels et son action politique n’est pas une découverte. Il l’a démontré à maintes reprises, acceptant sans hésiter un Boeing 747, offert par le Qatar, d’une valeur de 400 millions de dollars (près de 340 millions d’euros), ou investissant d’une main dans les cryptomonnaies tout en les déréglementant de l’autre. Mais avec l’accord qui a été scellé le 18 décembre 2025, il franchit un seuil bien plus inquiétant. Le président américain se lance en effet dans l’industrie nucléaire, une activité extrêmement dangereuse dont la surveillance relève de la compétence de l’administration fédérale… donc de la sienne. Le conflit d’intérêts est monumental.
Cet accord est d’une étrange nature : il s’agit d’une union, par échange d’actions, entre la carpe Trump Media & Technology Group (qui coiffe notamment son réseau social Truth Social) et le lapin TAE Technologies, spécialisé depuis 1998 dans le développement de la fusion nucléaire. La fusion nucléaire – à ne pas confondre avec la fission, procédé utilisé dans les centrales nucléaires actuelles – est une sorte de Graal, puisqu’elle promet une énergie illimitée, décarbonée et presque sans déchets.
Le seul point commun entre les deux sociétés est leur fragilité. Trump Media perd des dizaines de millions de dollars par an, et TAE n’est… qu’un projet. Certes, cette société se targue d’avoir construit « cinq réacteurs », mais il ne s’agit que de prototypes de laboratoire. Pas un seul n’a encore réussi à générer plus d’énergie que celle qui est utilisée pour produire des réactions.
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