mercredi, mai 8
Le candidat vénézuélien à la présidentielle Edmundo Gonzalez Urrutia à Caracas le 24 avril 2024.

A 74 ans, le Vénézuelien Edmundo Gonzalez Urrutia était un total inconnu il y a encore un mois. Le 28 juillet, cet ancien diplomate affrontera dans les urnes le président Nicolas Maduro qui, au pouvoir depuis 2013, briguera un nouveau mandat de six ans. Les partis de la principale coalition d’opposition, la Plate-forme unitaire démocratique (PUD), ont, dimanche 21 avril, « unanimement » confirmé la candidature de M. Gonzalez.

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Très présente depuis des mois sur le terrain, vainqueure des primaires de la PUD mais condamnée à une peine d’inéligibilité, Maria Corina Machado est repartie en campagne jeudi. La photo du jour montre la cheffe de l’opposition entourée d’une petite foule de sympathisants dans le bourg de Chabasquen, dans l’ouest du pays, et brandissant le portrait d’Edmundo Gonzalez. Les haut-parleurs qui l’entourent distillent le jingle de la campagne : « Todo el mundo con Edmundo » (« tout le monde avec Edmundo ») chanté sur un air de salsa. « Nous sommes unis et forts », répète Mme Machado.

Edmundo Gonzalez n’a pas, lui, l’intention de sillonner le pays. « Maria Corina le fait très bien », a-t-il souligné jeudi au micro du journaliste Isnardo Bravo. Le candidat unitaire ne cesse de rappeler qu’elle est « la leader légitime de l’opposition ». Il précise toutefois : « Je ne suis pas le candidat de Maria Corina. Je suis le candidat de l’unité. » Depuis trois jours, le candidat surprise multiplie interviews et vidéos sur les réseaux sociaux.

Un discours apaisant

Diplomate de carrière, M. Gonzalez Urrutia a été ambassadeur en Algérie au début des années 1990, puis en Argentine entre 1998 et 2002 quand Hugo Chavez, le chef historique de la révolution bolivarienne, est arrivé au pouvoir. Puis, comme nombre de ses collègues, il a été mis sur la touche. Actif mais discret au sein de la coalition d’opposition, il n’a jamais brigué de mandat électif et n’envisageait pas de le faire.

Le 25 mars, date limite pour l’inscription des candidatures à la présidentielle, la PUD a décidé d’enregistrer le nom d’Edmundo Gonzalez Urrutia comme candidat « provisoire » pour contrer les manœuvres du pouvoir chaviste qui avait inhabilité Mme Machado et empêché l’inscription de la remplaçante qu’elle s’était choisie, Corina Yoris. La loi vénézuélienne autorise les partis à modifier le nom du candidat inscrit jusqu’à dix jours avant le scrutin.

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Après des jours de difficiles tractations internes, la PUD a annoncé que son candidat provisoire devenait son candidat unitaire. L’unité de la Plate-forme – fût-elle de façade – réjouit les électeurs de l’opposition. « Les responsables politiques ont fait passer le bien du pays avant tout le reste et abandonné leurs ambitions personnelles au profit d’un candidat qui ne voulait pas l’être, écrit l’économiste José Toro Hardy. Un vent de changement souffle sur le Venezuela. »

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