Maria Margarita Rojas est la première personne poursuivie au pénal au Texas dans le cadre des lois anti-avortement de cet Etat américain. Cette sage-femme, âgée de 48 ans, a été arrêtée et est poursuivie pour avoir pratiqué des interruptions volontaires de grossesse (IVG) dans trois cliniques de Houston dont elle est propriétaire, ont annoncé, lundi 17 mars, les autorités locales.
Selon un communiqué du bureau du procureur général du Texas, la praticienne – « connue sous le nom de Dr Maria » – « a été placée en garde à vue dans le comté de Waller [au nord-ouest de Houston] et inculpée pour pratique illégale d’avortement, ainsi que pour exercice de la médecine sans licence ». Elle risque jusqu’à vingt ans de prison.
Le Texas est l’un des Etats américains à la législation anti-IVG parmi les plus restrictives, depuis que la Cour suprême a annulé la garantie fédérale du droit à l’avortement en 2022. L’IVG y est interdit même en cas de grossesse consécutive à un viol ou un inceste. Une seule exception : quand la vie de la femme enceinte est menacée – un critère insuffisamment défini, dénoncent les défenseurs du droit à l’avortement, ce qui retarde la prise en charge médicale le cas échéant.
« Au Texas, la vie est sacrée »
« Au Texas, la vie est sacrée. Je ferai toujours tout ce qui est en mon pouvoir pour protéger les enfants à naître » et « défendre les lois “pro-vie” de notre Etat », a affirmé le procureur général, Ken Paxton, dans le communiqué.
Une médecin de New York, Margaret Carpenter, a été condamnée à une amende de 100 000 dollars (91 500 euros environ) au Texas et est poursuivie au pénal dans l’Etat voisin de Louisiane, pour avoir prescrit des pilules abortives à distance à des patientes résidentes de ces territoires.
Dans ces Etats conservateurs à la législation ultra-restrictive, les femmes qui souhaitent avorter n’ont que deux solutions : voyager jusque dans un autre Etat qui les y autorise ou obtenir des pilules abortives par correspondance.