Le gouvernement britannique va débloquer 75 millions de livres (plus de 91 millions d’euros) pour indemniser les anciens combattants LGBT+ qui ont été évincés de l’armée à cause de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, a annoncé, jeudi 12 décembre, le ministère de la défense.
Jusqu’à une modification de la loi, en 2000, les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles ou transgenres n’étaient pas autorisées à servir dans l’armée britannique. Afin de « réparer des torts historiques », les anciens militaires ou employés de l’armée licenciés en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre pourront réclamer la somme individuelle de 50 000 livres, qui est plus élevée que celle initialement attendue.
« Le traitement réservé aux anciens combattants LGBT est une faillite morale de notre nation. Le gouvernement est déterminé à réparer les torts du passé et à reconnaître les souffrances endurées par un trop grand nombre de personnes », a annoncé le ministre de la défense, John Healey, cité dans un communiqué. Outre la fin de leur carrière et l’humiliation publique, ces anciens combattants ont parfois été privés de leur retraite militaire, finissant leur vie dans la précarité. « Nous accueillons pleinement le retour de nos vétérans LGBT dans l’armée et reconnaissons leur contribution à la sécurité de la nation », a déclaré le secrétaire d’Etat chargé des anciens combattants, Alistair Carns.
Rishi Sunak a présenté ses excuses au nom du gouvernement
Une seconde indemnisation, allant de 1 000 livres à 20 000 livres, pourra s’ajouter à la somme initiale, en fonction des « souffrances » liées à cette interdiction, qu’il s’agisse, par exemple, de harcèlement, d’interrogatoires brutaux ou même d’incarcération. Les personnes affectées pourront également réclamer le rétablissement de leur rang et de leurs médailles. Un débat sur ce dispositif aura lieu, jeudi, au Parlement britannique, mais les vétérans peuvent d’ores et déjà faire leur demande d’indemnisation en ligne.
En juillet 2023, un rapport commandé par le gouvernement conservateur de l’époque avait fait la lumière sur le « traitement horrible » des anciens militaires LGBT+ qui ont servi entre 1967 et 2000. Le jour de sa publication, le premier ministre conservateur, Rishi Sunak, avait présenté ses excuses au nom du gouvernement, avant d’entamer ce processus de réparation et de réhabilitation.