Les débats ont duré près de sept heures, lundi 24 mars, à la 17e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, spécialisée dans les affaires de presse, devant laquelle le navigateur Kevin Escoffier a assigné Le Canard enchaîné pour diffamation publique.
Dans le viseur du coureur au large de 44 ans, sauvé d’un naufrage par Jean Le Cam lors du Vendée Globe 2020-2021, un article intitulé « #MeToo de la voile : la fédé tire des bords », publié le 25 octobre 2023.
L’hebdomadaire satirique y évoque notamment une « agression sexuelle censément commise par Escoffier lors d’une escale à Newport, aux Etats-Unis, pendant l’Ocean Race », une course autour du monde en équipages avec escales. Mais aussi la procédure disciplinaire déclenchée par la Fédération française de voile (FFV), selon laquelle le skippeur – qui a toujours contesté toute accusation – aurait « reconnu les faits et présenté des excuses avant d’être débarqué par son sponsor », le grand groupe suisse spécialiste du ciment Holcim.
En octobre 2023, sur la base de témoignages décrivant un « comportement inapproprié » du skippeur envers H. C., l’attachée de presse de son équipe, à l’occasion d’une soirée arrosée dans un pub de Newport, le 15 mai 2023, la FFV avait interdit au navigateur de participer à toute compétition pendant dix-huit mois, lui infligeant également un retrait de licence de cinq ans avec sursis. Des sanctions finalement annulées en mars 2024 pour « vice de procédure » par le Comité national olympique et sportif français, au motif que, lors de son audition par la commission de discipline de la FFV, Kevin Escoffier n’a pas été confronté aux « témoins ayant signalé des faits relatifs à des violences sexistes ou sexuelles ».
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