C’est une « nouvelle réconfortante ». Cent élèves d’une école catholique de l’ouest du Nigeria, enlevés le 21 novembre par des hommes armés non identifiés, ont été libérés, a-t-on appris dimanche 7 décembre, sans savoir dans quelles circonstances.
Les élèves libérés de l’école catholique Saint Mary, à Papiri, dans l’État du Niger, « vont être remis demain » lundi à des responsables du gouvernement local, a indiqué une source onusienne, précisant que les élèves étaient arrivés à Abuja. Cette libération a été confirmée à l’AFP par le porte-parole de la présidence nigériane Sunday Dare.
Au total, 303 élèves et 12 enseignants avaient été emmenés de force du pensionnat Saint Mary, l’un des plus importants kidnappings de masse au Nigeria, pays ravagé par le phénomène. Une cinquantaine d’entre eux avait pu peu après échapper à leurs ravisseurs. On est sans nouvelles des quelque 165 personnes toujours présumées otages.
« On a prié et attendu leur retour, si c’est vrai alors c’est une nouvelle réconfortante », a réagi Daniel Atori, porte-parole de l’évêque Bulus Yohanna du diocèse de Kontagora dont dépend l’école. « Toutefois, on ne nous a pas informés officiellement et n’avons reçu aucune notification du gouvernement fédéral », a-t-il ajouté.
Importante vague de kidnappings en novembre au Nigeria
Les enlèvements de masse sont fréquents au Nigeria, la plupart perpétrés par des gangs criminels, appelés « bandits », en quête de rançons.
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L’un des premiers enlèvements de masse ayant attiré l’attention internationale remonte à 2014 quand les jihadistes de Boko Haram avaient enlevé quelque 300 écolières d’un pensionnat de Chibok, localité de l’État de Borno (Nord-Est). Une décennie plus tard, environ 90 d’entre elles manquent toujours à l’appel.
Et le phénomène des enlèvements en vue d’obtenir une rançon s’est « mué en un secteur structuré à but lucratif » qui a généré environ 1,66 million de dollars entre juillet 2024 et juin 2025, estime un rapport du cabinet de consultants SBM Intelligence, basé à Lagos.
Le mois de novembre a connu une vague importante de kidnappings au cours de laquelle plus de 400 Nigérians – des écolières musulmanes, des fidèles d’une Église évangélique, des agriculteurs, une mariée et ses demoiselles d’honneur… – ont été enlevés en 15 jours, ébranlant profondément la nation.
Donald Trump menace d’intervenir militairement au Nigeria
Pays le plus peuplé d’Afrique, fort de 230 millions d’habitants, le Nigeria est presque également divisé entre un nord majoritairement musulman et un sud principalement chrétien et est confronté à une situation sécuritaire très dégradée.
À une insurrection jihadiste active depuis 2009 dans le nord-est du pays, sont venues s’ajouter ces dernières années dans le nord-ouest et le centre les attaques, pillages et enlèvements perpétrés par des bandits, aux mobiles plus financiers qu’idéologiques.
Cette vague d’enlèvements de masse est aussi intervenue sur fond de déclarations de Donald Trump sur une prétendue persécution ciblée des chrétiens du Nigeria par des « terroristes islamistes », un phénomène que démentent Abuja et des experts indépendants. Les attaques au Nigeria visent et tuent aussi bien chrétiens que musulmans, souvent sans distinction.
Le président américain, qui a menacé d’y intervenir militairement, a inscrit le Nigeria sur la liste des « Pays particulièrement préoccupants » (CPC) en termes de liberté religieuse, invoquant « une menace existentielle » sur les chrétiens du Nigeria.
Avec AFP







