Sur un rond-point, une massive guitare électrique rouillée d’environ cinq mètres de haut signale au festivalier que le bus, qui assure le trajet depuis l’un des plus gigantesques parkings de France, est arrivé à destination. Deux cent quarante mille amateurs de rock et de metal empruntent ce croisement chaque année pour rejoindre le Hellfest, le plus grand festival de musique extrême de France, voire d’Europe (en concurrence avec le Wacken Open Air en Allemagne), qui s’est tenu au cœur des vignobles de Clisson (Loire-Atlantique), du jeudi 27 juin au dimanche 30 juin.
Avec un succès qui ne se dément pas, les passes quatre jours (329 euros) de cette dix-septième édition, mis en vente en deux fois, en juillet puis en octobre 2023, se sont écoulés à chaque reprise en moins d’une heure, avant même que le moindre artiste programmé ne soit révélé. Idem pour les entrées à la journée (69 euros) mises en vente en janvier. Doté d’un budget de 40 millions d’euros cette année – soit deux fois plus que Les Vieilles Charrues –, le Hellfest est le plus cher des festivals de musique français.
Parmi les 184 groupes à l’affiche, la présence des Foo Fighters, Prodigy, Royal Blood et Shaka Ponk attestent d’une volonté de la part des organisateurs de s’ouvrir à des artistes rock grand public. Et, surtout, d’un souci de renouveler leurs têtes d’affiche, alors que les groupes historiques (Kiss, Black Sabbath, Slayer…) tirent progressivement leur révérence.
« Je ne dirais pas non d’avoir un Muse, un Placebo ou un Green Day dans la prochaine programmation. Par contre, Taylor Swift, c’est non », plaisante Ben Barbaud, fondateur du festival, lors de la conférence de presse organisée dimanche 30 juin dans l’après-midi. Avec, à ses côtés, Eric Perrin, responsable communication du festival, Ben Barbaud a présenté un bilan positif de cette édition 2024. Avec notamment le succès du premier Hellfest Kids, pour les écoliers de la région, ainsi que du nouveau dispositif de prévention Hellcare, qui permet aux festivaliers de signaler les comportements douteux sur le site (alcool, drogue, violences sexuelles…). « Les pompiers ont trouvé cette édition bien plus calme et sage que d’habitude. Les conditions climatiques y ont certainement contribué », résume Ben Barbaud.
Trente ans de carrière pour Mass Hysteria
Si la pluie s’est invitée tardivement, samedi 29 juin, à Clisson, le climat lourd des législatives ne semble pas vraiment peser sur le public métalleux. Sur le site, aucune consigne de vote, banderole ou de tee-shirt à message. L’esprit général est à plutôt à la fête, du moins en apparence.
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