Dimanche 16 juin, dernier jour de Rio Loco. Un soleil éclatant brille sur Toulouse présageant encore d’une belle fréquentation en soirée sur le site de la prairie des Filtres, en bord de Garonne, pour l’ultime soirée de la vingt-neuvième édition du festival. Fabien Lhérisson, directeur artistique de l’événement, exprime la satisfaction de toute son équipe : « En ajoutant le chiffre des événements et actions organisés à travers la ville depuis mi-mai, c’est plus de 80 000 personnes qui ont fréquenté Rio Loco jusqu’à maintenant. Le chiffre va évidemment augmenter d’ici ce soir. »
La veille, sur la prairie, installée sous les arbres avec vue sur le Pont-Neuf, Marina Satti fait une pause après sa balance sur la plus grande des quatre scènes où elle se produit le soir. Cette édition de Rio Loco revendique un axe méditerranéen dans ses choix de programmation. Il manque quelques pays importants. « Les circonstances géopolitiques » et les conséquences collatérales limitaient certains choix (Israël, Palestine, Liban…), justifie Fabien Lhérisson.
Pour la Grèce, une des révélations de la pop urbaine méditerranéenne était invitée : Marina Satti, née en 1986, à Athènes, d’une mère crétoise et d’un père soudanais. Elle défendait les couleurs de son pays à l’Eurovision, en mai, à Malmö (Suède). Classée à la onzième place. Déçue ? Pas le moins du monde. « Ce fut une expérience intéressante, explique, avec un éclatant sourire, la chanteuse trentenaire. Ça m’a permis de rencontrer beaucoup de monde, d’être exposée et surtout cela m’a poussée à aller plus vite dans le processus de création et de préparation, moi qui aime bien prendre mon temps, d’habitude. »
Le sourcil fronce, en revanche, à l’évocation de certains commentaires qui la comparent parfois à l’artiste catalane Rosalia. « Je sais qui je suis et je crois en ce que je fais. » Les seules éventuelles proximités entre les deux artistes ont à voir peut-être avec l’énergie, la manière d’être sur scène, le fait que l’une et l’autre brassent culture urbaine et tradition, suggère Marina Satti. Les gens qu’elle admire pour leur « liberté artistique » s’appellent Kanye West, Kendrick Lamar, Björk.
Patrimoine musical de la Grèce
Ses influences passent par la trap, le hip-hop, l’électro et le patrimoine musical de la Grèce, énumère la chanteuse. Après des études de piano, de chant classique, d’architecture, d’art dramatique, elle a suivi une formation d’écriture musicale et de production au Berklee College of Music de Boston, où elle a pu travailler avec le chanteur américain Bobby McFerrin. Une rencontre déterminante, un souvenir fort. « Le soir, en rentrant, j’ai pleuré », affirme-t-elle.
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