Les bouteilles de bière et de jus ont été soigneusement alignées sur un buffet. Ici et là, des rires résonnent. En cette fin de journée, vendredi 12 décembre, plusieurs dizaines de militaires de la garde républicaine trinquent dans la bonne humeur, dans une cour du palais présidentiel de Cotonou. L’heure est à la détente, au soulagement.
Il y a moins d’une semaine, le 7 décembre au matin, elle était au branle-bas de combat : certains de leurs frères d’armes les avaient attaqués à quelques mètres de là, lors d’une tentative de coup d’Etat comme le Bénin n’en avait plus connu depuis 1972. Un séisme évité de justesse grâce à la réplique de ces militaires loyalistes, appuyés par des avions de chasse nigérians et des forces spéciales françaises.
« Nous avons frôlé le pire », reconnaissait, trois jours plus tard, Wilfried Houngbedji, le porte-parole et secrétaire général adjoint du gouvernement. Malgré le retour au calme apparent à Cotonou, la fracture entrevue le 7 décembre a plongé l’armée béninoise, et plus largement le pouvoir finissant du président Patrice Talon – après deux mandats, il ne sera pas candidat à la présidentielle d’avril 2026 –, dans le doute, alors que le nord du pays est sous pression des groupes djihadistes sahéliens et que les tensions sont vives avec les juntes au pouvoir au Burkina Faso et au Niger voisins.
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