Visage face à l’iPhone au milieu des peintures et des céramiques, Arthur Hadade s’adresse à sa communauté comme à une bande de potes : plan serré, tutoiement et sens de la narration de celui qui a déjà quelques kilomètres au compteur à arpenter les galeries. « C’est une expo qui s’inspire d’une maison hantée et cette maison familiale, c’est le personnage principal. » A quelques enjambées de la Seine camouflée sous un ciel fuligineux en cet après-midi de novembre, le créateur de contenus de 35 ans visite la galerie Mennour mettant à l’honneur une jeune diplômée des Beaux-Arts de Paris.
Ses commentaires vidéo du travail de l’artiste, Nina Jayasuriya, se retrouveront quelques jours plus tard sur l’application qu’il a lancée en mai 2024 avec deux associés : Cur8 (à prononcer comme le verbe anglais « to curate », dont le sens désigne à l’origine le travail d’un commissaire d’exposition). Aujourd’hui, l’anglicisme est partout, au grand dam de l’Académie française. On « curate » des playlists, des œuvres, des artistes. Autrement dit, on choisit, on agence et on partage les contenus les plus pertinents.
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