L’artiste autrichien Arnulf Rainer est mort à Vienne, jeudi 18 décembre, à 96 ans, a annoncé la galerie Thaddaeus Ropac, le 21 décembre. Entre peinture et photographie, il a fait naître une des œuvres les plus libres et les plus profondes de la seconde moitié du XXe siècle.
Il naît à Baden, dans la banlieue de Vienne, le 8 décembre 1929. Pendant la seconde guerre mondiale, il doit suivre l’enseignement d’une Autriche nazifiée, mais quitte en 1944 l’Institut national d’éducation politique où il est élève, après une dispute avec un professeur de dessin qui prétend lui imposer d’imiter la nature. La suite de sa scolarité est aussi agitée. S’il est diplômé d’une école d’architecture en 1949, il reste une journée à l’Ecole des arts appliqués de Vienne, qu’il juge obsolète, et trois à l’Académie des Beaux-Arts, car ses travaux y sont traités de « dégénérés », comme ils l’auraient été au temps du IIIe Reich.
Or, il sait qu’un autre art existe. Il en a eu un premier aperçu en 1947 dans des expositions d’œuvres contemporaines montéees par le British Council et l’Institut français à Klagenfurt, en Carinthie. Mû par la nécessité d’aller voir par lui-même, il se rend à Paris en 1951 en compagnie d’une autre artiste libre, la peintre Maria Lassnig (1919-2014).
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