Bourses, dollars et pétrole en chute libre, ruée vers les valeurs refuges, emprunts d’Etat plébiscités… Les marchés financiers réagissent avec fracas jeudi aux hausses de droits de douane annoncées la veille par Donald Trump aux Etats-Unis.
A Wall Street, les principaux indices ont dévissé à l’ouverture: le S&P 500 chutait de 3,28% vers 13H40 GMT, le Nasdaq, indice à dominante technologique, dévissait de 4,59% et le Dow Jones abandonnait 3,59%.
En Europe aussi, les investisseurs se détournaient des actions: la Bourse de Paris baissait fortement de 2,92%, après être descendue sous les 3%. Francfort perdait 2,12%, Milan de 2,73% et Londres de 1,30%.
Le président américain a lancé mercredi une charge commerciale massive sous la forme de droits de douane très lourds, en particulier contre l’Asie et l’Union européenne, s’attirant des menaces de riposte qui risquent d’asphyxier l’économie mondiale.
L’offensive de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, prévoit un droit de douane plancher supplémentaire de 10% et des majorations pour certains pays: 20% de taxes pour l’Union européenne, 34% pour la Chine 24% pour le Japon ou encore 31% pour la Suisse.
« L’économie américaine devrait pâtir de ces annonces », estime Grégoire Kounowski, conseiller en investissement chez Norman K.
Conséquence de ces mauvaises perspectives pour la première économie mondiale: le billet vert dévissait vers 13H40 GMT de 2,36%, à 1,1089 dollar pour un euro, une ampleur rarement observée.
Le prix du pétrole dégringolait aussi, autour de 7% en Europe et aux Etats-Unis, car les investisseurs tablent sur une croissance mondiale plus faible, et donc moins de demande pour l’or noir.
Les valeurs refuges recherchées, les taux d’intérêt reculent
Dans ce contexte d’incertitude, les valeurs refuges sont plébiscitées: l’or évolue à un haut niveau, à 3.067 dollar l’once, et le franc suisse prend 2,66%, à 1,1639 dollars, vers 13H40 GMT.
Mais c’est surtout le marché de la dette, lui aussi considéré comme une valeur sûre en cas de tempête, qui est « le grand gagnant » des annonces douanières, commente Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.
Les emprunts d’Etat étaient recherchés, et par conséquent leur taux d’intérêt reculait: le taux du bon du Trésor américain atteignait 4,03%, contre 4,13% la veille. Son équivalent allemand, référence en Europe, était à 2,64%, contre 2,72% mercredi soir.
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