Alors que les voix se multipliaient au cours des dernières semaines dans le camp démocrate pour inviter Joe Biden, à se retirer de la campagne présidentielle, le président sortant s’était trouvé bien involontairement des alliés inattendus, au sein même de l’entourage de son adversaire républicain, Donald Trump. Quatre jours avant l’annonce solennelle de son retrait, dimanche 21 juillet, le principal responsable de l’équipe de campagne de l’ancien homme d’affaires, Chris LaCivita, dénonçait ainsi en marge de la convention d’investiture de Milwaukee une « tentative de coup d’Etat » contre le locataire de la Maison Blanche.
Et pour cause : le débat du 27 juin, désastreux pour Joe Biden, avait permis à l’ex-président d’apparaître au contraire en pleine possession de ses moyens, avant même sa réaction spectaculaire après l’attentat manqué dont il allait être la cible le 13 juillet. Durant ce débat, le contraste avec l’échange qui avait opposé les deux hommes lors de la campagne de 2020 avait été saisissant. Il y a quatre ans, au cours d’une unique confrontation entre les deux hommes, Donald Trump avait été desservi par une agressivité hors de propos. Cette fois, après une intervention particulièrement laborieuse du démocrate sur le dossier de l’immigration, il s’était contenté d’un constat cruel : « Je ne sais vraiment pas ce qu’il vient de dire à la fin de cette phrase. Je ne pense pas qu’il le sache lui-même », avait-il noté.
Pendant les semaines qui avaient suivi, marquées par les difficultés du président sortant à apporter la preuve de sa capacité à mener campagne avec l’énergie nécessaire, Donald Trump s’était d’ailleurs tenu à une réserve inhabituelle. Les divisions démocrates sur la légitimité de la candidature de Joe Biden faisaient amplement ses affaires.
Le candidat républicain s’est bien gardé, dimanche, de saluer la décision historique prise par Joe Biden, pourtant synonyme du terme d’une carrière politique exceptionnelle par sa longévité. Mitt Romney, sénateur républicain de l’Utah et l’un des derniers vestiges du Grand Old Party avant sa prise de contrôle totale par Donald Trump, a été l’un des rares de son camp à le saluer chaleureusement.
Fidèle à son style et à sa rhétorique, Donald Trump a, pour sa part, déclaré sur son réseau Truth Social : « Joe l’escroc n’était pas à apte à être candidat. » « Et il n’est certainement pas apte à exercer ses fonctions », a-t-il ajouté, une semaine après avoir brièvement lancé un appel à l’unité du pays, dans la foulée de l’attentat qui l’avait visé.
Il vous reste 69.61% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.